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Présentation du livre de Juan Gutiérrez Arenas
Les fils de Lucas Gutiérrez López
Editions La Peña, Granada 2012

Présentation du livre de Juan Gutiérrez Arenas

Version en castillan

Les fils de Lucas Gutiérrez López
Une histoire des gens d’Alhama de Granada
Editions La Peña, Granada 2012


Nous connaissons Juan depuis 2005 et nous avons relayé sur notre site les éditions successives de son « grand œuvre » [1].
Un autre ami andalou, Enrique Tudela, s’est engagé à fond pour que cette édition castillane du récit de Juan, revue et largement augmentée, voie le jour en Espagne.
On trouvera sur ce site le texte qu’il a rédigé pour introduire ce livre : « L’autre histoire d’Alhama de Granada » article 562 où il donne à voir comment une amitié tissée de révolution et de poésie s’est nouée entre Juan, María et Enrique.

On peut suivre la revue de presse et les annonces de conférences sur le Blog d’Enrique : http://hijosdelucasgutierrez.wordpr...

La prochaine présentation de ce livre par Enrique aura lieu à Barcelone le 7 février 2013.



Contar una historia por contar



« Nous sommes sûrs que ce que nous disons ne se trouvera chez aucun historien ou “ pseudo-historien” qui abondent malheureusement depuis si longtemps. Cependant, par chance, nous sommes nombreux encore à le savoir et à le faire savoir pour que les jeunes aient une idée de ce qui s’est passé à Alhama de Granada après le triomphe du franquisme. »

annonce Juan en quatrième de couverture.

Il nous parle dans ce livre de ce qu’il a connu, aimé et pleuré, des combats menés par sa famille et presque toutes les familles de ce pueblo andalou niché entre les montagnes, et de leur fuite éperdue dans la neige de janvier 1937 pour échapper aux troupes de Queipo de Llano.

Comme chez tant d’autres « vaincus » de cette histoire, le verbe est haut et la sensibilité extrême, et l’humour souvent au rendez-vous. Parfois même une certaine ironie amère accompagne la description de situations atroces.
Juan déverse dans ces pages un torrent de souvenirs, d’anecdotes, de proverbes et poèmes, de photos, de textes et d’articles qui reconstituent, jusque dans les plus petits détails, sa vie de paysan déshérité dans la Alhama des années quarante. À travers ce tableau, nous pouvons nous représenter une partie méconnue de l’histoire de son village, une époque dominée par la répression que subirent ceux qui y revinrent après mars 1939.

Car Juan dédie une grande partie de son ouvrage au « retour des vaincus » qui avaient cru en la promesse des vainqueurs :

« Celui qui n’a pas les mains tachées de sang ne risque rien. »

Il cite les noms des gardes civils qui, en juin 1939, tuèrent à force de coups son oncle Pepe, José Gutiérrez López, un des premiers alhameños à revenir au village après la fin de la guerre pour retrouver sa femme et le fils qu’il ne connaissait pas encore. Il n’eut même pas le temps de dormir une nuit dans son lit que les gardes l’emmenèrent. Il avait combattu comme milicien : son sort était scellé :

« Ils le battaient dans la prison ; ils l’emmenaient à la caserne chaque matin où ils le faisaient chanter Cara al sol […] et lui assénaient raclée sur raclée ; puis quand ils le décidaient, ils le ramenaient à la prison et sur le chemin l’accablaient encore de coups. […] Cela ne dérangeait pas ces gardes civils criminels que des gens les voient. »

Le jour où il mourut au milieu de la rue, il tomba juste devant une niche où se trouvait le Señor del gran Poder, ou un autre :

« En tout cas il ne put rien faire pour mon pauvre oncle Pepe. Ici le saint ne fit pas de miracle, contrairement à ce que croient certains. »

Le père de Juan, Lucas Gutiérrez López, fut fusillé à Grenade le 26 septembre 1940. Juan, Encarnación et Francisco s’en rendirent compte en voyant un jour leur mère se revêtir entièrement de noir. Elle le resta jusqu’à la fin de sa vie, refusant de se remarier. Elle et les enfants ne se quittèrent jamais, unidos como una piña los cuatro, depuis Alhama jusqu’en France, en passant par Sagunto.
Le titre de ce livre est l’hommage rendu par Juan à ce père très engagé dans la collectivité d’Alhama de la fin juillet 1936 à janvier 1937.

Entre autres matériaux inédits que renferme cet ouvrage de près de 400 pages sur la vie des alhameños après 1939, le chapitre cinq évoque largement la traque de ceux de la sierra.

La gente de la sierra  [2]


La sierra Tejeda

Comme dans d’autres régions d’Espagne, beaucoup de persécutés se cachèrent dans les montagnes, non loin de leur village. La guardia civil recruta et se mit en chasse, aidée par une compagnie de Maures. Le commandant de la Benemerita annonça la couleur et fit placarder ses intentions sur la voie publique :

« Ce village, je dois le vêtir de noir ».

Il plaça des hommes à lui déguisés en paysans parmi les villageois pour les espionner et aussi pour protéger les gros propriétaires qui avaient peur des guérilleros. En effet, ces derniers en enlevaient certains et les rendaient à leurs familles contre rançon : ainsi assuraient-ils leur subsistance.
Quand ils avaient fait une bonne « prise », les gardes paradaient dans les quartiers populaires d’Alhama avec les corps des guérilleros jetés sur un chariot.
Les fugitifs changeaient tout le temps de place, toujours de nuit (on les appelait los niños de la noche), soutenus pendant un temps par la population locale. Mais ceux qui les aidaient subissaient des représailles, et tous ceux qui travaillaient dans la montagne, bergers, bûcherons, étaient tellement harcelés par les gardes qui les soupçonnaient de renseigner les guérilleros qu’ils durent quitter le pays et chercher du travail à Barcelone.
Les résistants furent abattus les uns après les autres dans les années 1947-1950. Certains survécurent en se cachant dans leurs maisons ou leurs étables, derrière des doubles murs, ravitaillés par leurs familles des années durant. On les nomma, après coup, los topos.

Tel un poète épique, Juan a scandé l’histoire de ces montagnards de la Sierra Tejeda en composant au fil du temps des poèmes de circonstance : Versos a cinco jóvenes, Homenaje a Chozas … ou encore celui-ci :

Sobrevivir en la sierra Tejeda

Las noticias que corrieron
En la población de Alhama
7500 pesetas fueron
por cada rojo que denunciaran.

Las anunció un comandante
Del cuerpo de la guardia civil
Que cuando llegó allí
Lo declaró muy campante.

Son palabras textuales
Que todo el pueblo escuchó
Con muchos malos modales :
« A este pueblo de luto lo visto yo ! »

Y que nunca hemos olvidado
Ni el sitio donde vivió :
La taberna de Emilio al lado,
En frente del bodegón.

Entre en Comercial y Emilio
La casa hacía rincón,
Cerca del Humilladero,
Allí el asesino vivió.



Juan en visite à Alhama de Granada en 2010



En guise d’épilogue à ce livre, l’historien Francisco José Fernández Andújar a rédigé un texte sur « La révolution et les collectivités dans la province de Grenade ». En voici quelques extraits traduits et résumés par nos soins.

Alors que la ville de Grenade (et ses alentours) tombait aux mains des militaires insurgés le 20 juillet 1936, le reste de la province fut défendu par les travailleurs et les militants de toutes obédiences.
Une grande partie de la population de Grenade fuit vers la zone restée républicaine. Parmi elle il y avait beaucoup de travailleurs de l’industrie, affiliés à la CNT. La province était majoritairement agricole, et la plupart des paysans membres de l’UGT. La Fédération provinciale de la CNT s’installa à Guádix et son organe de presse, Hombres Libres, appelait ses lecteurs à suivre la dynamique révolutionnaire impulsée dans le Levant, la Catalogne, l’Aragon et la Castille.
Il fut logiquement procédé à un appel à l’unité syndicale CNT-UGT même si les deux centrales divergeaient sur l’avenir immédiat : la CNT voulait dans chaque localité abolir l’argent, les mairies, la paroisse et toutes les lois, pour mettre à la place un système d’assemblée communale, gérée par un comité révolutionnaire le plus représentatif possible.
L’UGT, contrôlée par le PCE, voulait seulement gérer les ressources et la production, le temps que l’Etat se restructure. Ce qui n’empêchait pas certains militants socialistes comme Lucas Gutiérrez López de se battre pour une révolution sociale.
Selon certaines sources, 57 % des collectivités de la province de Grenade étaient mixtes (UGT-CNT), et pour un tiers entièrement organisées par la CNT.
Cette dernière dénonça souvent une situation où des lieux de travail étaient catalogués « collectivité » alors qu’en réalité se maintenait à l’intérieur le même régime patronal d’avant juillet 1936. Le journal Hombres libres critiquait sans relâche le maintien du caciquisme, la tolérance de spéculateurs à l’arrière-garde, le boycott des terres ou de la production des collectivistes, les actes de sabotage consistant par exemple à empêcher les collectivistes de Motril d’acheter des engrais : tous comportements où la direction de l’UGT était impliquée.

C’est à Guádix que la CNT prit l’initiative, après une tournée de conférences sur la guerre et le travail révolutionnaire. Là où la population se plaignait du fait que les comités locaux d’obédience ugétiste étaient sous le contrôle des caciques, les militants de la CNT l’incitèrent à dissoudre lesdits comités. L’unité militaire de miliciens grenadins, la colonne Maroto [3], créa dans cette ville un « hôpital universel de campagne ».
Hombres libres appela à consommer « « moins de vin et plus de culture ! » et inaugura la « Première Bibliothèque Populaire » à la place d’une ancienne salle de jeux. Toute la production de la réputée farine de Guádix fut collectivisée.
Mais les tensions entre anarchistes, communistes et socialistes devinrent permanentes au début de 1937. Après la contre-révolution de mai 37 à Barcelone les « modérés » contrôlèrent la situation à Guádix.

À Motril, lors d’un pleno en décembre 1936, la CNT constata l’existence de collectivités, mais pour beaucoup d’entre elles cela se limitait au remplacement du patron par un ouvrier d’expérience.
Les autorités républicaines continuèrent à défendre les propriétaires bourgeois, et les tensions parmi les forces antifascistes nuisirent au développement de l’économie locale.
La création d’une école rationaliste fut confiée aux Jeunesses Libertaires.

À Baza - où résida un temps la famille de Juan - de nombreuses industries furent collectivisées sous l’obédience de la CNT : Textile, Chaussure, Bois.

À Iznalloz, le communisme libertaire fut proclamé, l’argent aboli et presque toutes les fermes furent collectivisées, y compris l’un des domaines les plus riches de la province. Il en fut de même à Arenas del Rey où l’UGT participa au processus révolutionnaire.

À Alhama de Granada [4], l’intervention populaire bloqua le soulèvement de la garde civile. L‘UGT était majoritaire dans ce village où le père de Juan joua un rôle déterminant dans le processus collectivisateur. Un Conseil ouvrier et paysan fut constitué ainsi qu’un Comité Révolutionnaire Central. Les champs de blé et les oliviers furent travaillés en commun et l’un des moulins fut collectivisé.

Consciente de ce que le projet révolutionnaire n’atteignait pas ses objectifs dans la province de Grenade, la CNT célébra un congrès à Baza en janvier 1937. Le Parti Communiste fut sévèrement critiqué pour son boycott de la révolution. Mais la CNT étant minoritaire, et les mêmes problèmes perdurèrent.
Il faut dire que la CNT de Grenade paya son peu d’engagement dans la vie du monde agricole, et c’est pour cela qu’elle dut improviser et, selon les lieux, s’allier avec l’UGT.

Un travail sur la révolution en Andalousie reste à faire car l’historiographie anarchiste s’est surtout intéressée à l’Aragon et à la Catalogne.

Fin de l’épilogue.

On trouvera dans l’Annexe 2 de cet ouvrage des articles de l’époque (1936 et 1937) sur les collectivités de la province de Grenade.

Nous souhaitons une belle vie aux écrits de Juan dont on pourra apprécier la verve dans le film de 45 minutes « Juan et María » accessible sur le blog d’Enrique [5].

Les Giménologues, 2 février 2013
[Les traductions sont de notre fait]



Les fils de Lucas Gutiérrez López en 1958



Canto a Andalucía

Nosotros los andaluces
Desde lejos te lloramos
Y siempre te recordamos
Y a tu sol, que allí reluce

Pues si un día abandonamos
A esa tierra en que nacimos
Desde lejos te añoramos
Con lágrimas y suspiros

Allí nos dejemos amigos
Amigos de nuestra infancia
Y amores que se han ido,
Y perdido en la distancia.

Los amores que nacieron
Allí, en nuestra adolescencia,
Y que por ser los primeros,
En la vejez se recuerdan.

En aquella « hermosa tierra »
De la cual un día volamos,
Por culpa de la miseria,
Fuera de ella nos encontramos.


Juan Gutiérrez, Banat (Ariège) le 24 juillet 2000.

Présentación del libro de Juan Gutiérrez Arenas

Los hijos de Lucas Gutiérrez López
Una historia de la gente de Alhama de Granada

Editorial La Peña, Granada 2012


Conocemos a Juan desde 2005, y hemos difundido en nuestra página web las ediciones sucesivas de su « obra mayor » [6].
Un amigo andalúz, Enrique Tudela, se comprometió a fondo para que esta edición castellana del relato de Juan, corregida y ampliada, saliera a luz en España.
En el texto de introducción del libro « La otra historia de Alhama de Granada », veremos como una amistad tejida de revolución y de poesia se ha trabado entre Juan, Maria y Enrique.

Se puede leer la revista de prensa y los anuncios de las conferencias en el blog de Enrique : http://hijosdelucasgutierrez.wordpr...

La próxima presentación del libro se dará en Barcelona el 7 de febrero de 2013.



La historia de los vencidos no es el pasado
es una parte del presente [7]

Un canto a Alhama

« Esto que nosotros explicamos estamos seguros que no lo habrá dicho ni lo dirá ningún “historiador” o “ historiadorcillo” que desgraciadamente abundan después de tantos años. No obstante, afortunadamente, todavía quedamos muchos que lo sabemos y que tampoco lo callaremos, para que las nuevas generaciones sepan lo que paso en la ciudad de Alhama de Granada con el triunfo del franquismo. »

anuncia Juan en la contraportada.

En este libro nos habla de lo que él ha conocido, amado y llorado, de las luchas llevadas por su familia y por casi todas las familias de este pueblo andalúz anidado entre las montañas, y de la huida (la corría) por la nieve en enero de 1937 para escapar de las tropas de Queipo de Llano.

Así como entre otros « vencidos » de esta historia, el hablar es fuerte, la sensibilidad extrema y el humor presente. A veces hasta una cierta ironía amarga acompaña la descripción de las situaciones más atroces.
En estas páginas, Juan desahoga un torrente de recuerdos, anécdotas, refranes, poemas, fotos, textos y artículos que recrean hasta en los más mínimos detalles, su vida de campesino desheredado en la Alhama de los años cuarenta. A través de este cuadro, podemos reconstruir toda una parte desconocida de la historia de su pueblo, una época dominada por la represión que sufrieron los que regresaron en marzo de 1939.

Juan dedica la mayor parte de su relato al « regreso de los vencidos » que creyeron en la promesa de los vencedores :

« A aquel que no se hubiera manchado las manos de sangre no se le hará nada. »

Menciona a los apellidos de los guardias civiles que en junio de 1939 matarón a golpes a su tío Pepe, José Gutiérrez López, uno de los primeros alhameño a volver al pueblo a final de la guerra para reunirse con su mujer y su hijo al que todavía no conocía :

« Lo llevaban al cuartel cada mañana, allí le hacían cantar aquellas coplas de Cara al sol […] y le daban paliza tras paliza dentro del cuartel y cuando querían se lo llevaban de nuevo a la cárcel y en el camino seguían dándole más palos.[…] no les importaba a aquellos criminales guardias civiles que hubiera gente mirando. »

El día que murió en medio de la calle cayó justo delante de un nicho con un Señor del gran Poder, u otro :

« Solo sé que ni el uno ni el otro pudieron hacer nada por mi pobre tío Pepe. Aquí no hubo milagro, como muchos esperan y hasta creen que los santos hacen. »

El padre de Juan, Lucas Gutiérrez Lopéz fue fusilado en Granada el 2 de septiembre de 1940. Juan, Encarnación y Francisco se dierón cuenta cuando vierón a su madre vestida de luto de los pies a la cabeza. Se quedó asi hasta el fin de su vida, negándose a volverse casar. Ella y los hijos nunca se separaron, « unidos como una piña los cuatro » desde Alhama hasta Francia, pasando por Sagunto (Valencia).
El título de esta publicación es un homenaje rendido a este padre muy activo en la colectivadad de Alhama, desde el final de julio de 1936 hasta enero de 1937 [8].

Entre otros materiales ineditos que abarca esta publicación de más de 400 paginas sobre la vida de los alhameños después de 1939, el capítulo quinto evoca el acoso de los de la sierra.

La gente de la sierra [9]

La Sierra Tejeda

Como en otros lugares de España, muchos de los perseguidos se escondieron en las montañas, no lejos de su pueblo. La guardia civil reclutó y se puso a la caza, apoyado por una companía de Moros. El comandante de la Benemérita anunció el color y hizo fijar unos carteles con sus planes sobre la vía pública :

« A este pueblo le tengo que vestir de luto »

Colocó unos hombres disfrazados de campesinos entre los aldeanos para espiarlos y también para proteger a los caciques que temían a los guerrilleros. En efecto, estos últimos raptaban a algunos y los desvolvían a su familia a cambio de un rescate : así aseguraban su subsistencia.

Cuando habían hecho una hermosa « presa », los guardias paseaban con mala leche por los barrios populares de Alhama con los cuerpos de los guerrilleros muertos, cargados en un carro.
Los fugitivos siempre cambiaban de lugar, siempre de noche (se les llamaba los « Niños de la noche ») sostenidos durante un tiempo por la población local. Pero los que les ayudaban sufrían de represalias y todos los que trabajaban en la montaña, pastores, leñadores, eran tan hostigados por los guardias que les acusaban de informar a los guerrilleros que muchos tuvieron que marcharse del país y buscar trabajo en Barcelona.
Los maquis fueron matados uno tras otro en los años de 1947-1950. Algunos sobrevivieron cobijándose en sus mismas casas o en sus establos detrás de unas dobles paredes, abastecidos por sus familias durante años. Se les llamaron después « los topos ».

Sobrevivir en la sierra Tejeda

Las noticias que corrieron
En la población de Alhama
7500 pesetas fueron
por cada rojo que denunciaran.

Las anunció un comandante
Del cuerpo de la guardia civil
Que cuando llegó allí
Lo declaró muy campante.

Son palabras textuales
Que todo el pueblo escuchó
Con muchos malos modales :
« A este pueblo de luto lo visto yo ! »

Y que nunca hemos olvidado
Ni el sitio donde vivió :
La taberna de Emilio al lado,
En frente del bodegón.

Entre en Comercial y Emilio
La casa hacía rincón,
Cerca del Humilladero,
Allí el asesino vivió.


Juan Gutiérrez

Deseamos una buena vida a los escritos de Juan. Se podrá apreciar su inspiración en el documental de 45mn « Juan y María » accesible en el blog de Enrique Tuleda.

Les Giménologues

Juan en Alhama en 2010

“La otra historia de Alhama de Granada”

Introducción al libro de Juan Gutiérrez Arenas

“Conocí a mi amigo Juan Gutiérrez Arenas en el otoño de 2004. Todo sucedió por aquello del azar, como a él le gusta decir. Aquel verano yo había realizado un viaje para visitar la veterana comunidad de Longo Mai, en la Provenza francesa, y allí coincidí con un grupo de personas, francesas en su mayoría, que estaban grabando un serial radiofónico con gran rigor histórico sobre la guerra civil y la revolución de España (www.gimenologues.org). Aquella fue mi primera toma de contacto con la extraordinaria memoria que en Francia se conserva sobre lo ocurrido en nuestro país durante la década de los años treinta del pasado siglo XX. Una memoria que, a diferencia de lo ocurrido en España, cultivaron durante su largo exilio los cientos de miles de refugiados allí tras la derrota de 1939 y que sus descendientes se han encargado de mantener viva. Al conocer mi procedencia andaluza y granadina, una de aquellas historiadoras, Myrtille Gonzalbo, me puso en contacto con Juan Gutiérrez Arenas, asegurándome que era una persona de Granada y que estaría encantada de poder hablar conmigo acerca de su experiencia durante la guerra y la posguerra. No se equivocó y desde aquí se lo agradezco mucho.

La curiosidad y el interés por recuperar las historias no contadas y marginadas por las narraciones oficiales, me llevaron a profundizar en el conocimiento de lo ocurrido en nuestro país durante la década de los treinta del pasado siglo, a leer y documentarme sobre un tema que cuenta con abundante bibliografía, destacando en mi opinión todo lo que escribieron los protagonistas de aquellos acontecimientos. Sin embargo, me seguía resultando sorprendente que en ninguna de las facultades de Granada y Barcelona, donde estudié la carrera de historia entre 1997 y 2002, se hubiera hecho mención a la revolución social sucedida a partir de 1936 ni a las consecuencias que eso tuvo en la gente que vivió esa experiencia. Movido por el interés creciente de conocer a alguien que pudiera contarme de primera mano esa otra historia de lo sucedido en la provincia de Granada durante aquellos tiempos lejanos, aproveché una visita a Barcelona para contactar con Juan y visitarlo en su residencia habitual, ubicada en un pequeño y hermoso pueblo de los Pirineos franceses llamado Banat.

De los primeros encuentros y conversaciones telefónicas con Juan Gutiérrez recuerdo cuánto me impactó su alegre personalidad y aquel torrente de recuerdos, anécdotas, refranes y poemas con que me recibió y me ha recibido en cada una de las ocasiones en que lo he visitado a partir de entonces. Al principio era apabullante y me resultaba casi imposible seguirle la pista cuando empezaba a rememorar fragmentos de todo lo que había vivido, escuchado y leído en los más de setenta años que tenía cuando nos conocimos, pero con el tiempo he ido aprendiendo a encontrar el sentido de su relato y a sentirme más cerca de él, comprendiendo mejor su historia y disfrutando de su compañía. Supongo que para Juan conocer a un joven de Granada interesado por la historia de su pueblo tuvo que ser y es un motivo de alegría y una oportunidad para dar a conocer su historia. Por otra parte, su amabilidad y hospitalaria simpatía, unidas a su relación con el entorno libertario del sur de Francia, hacen que tanto él como su compañera María estén acostumbrados a recibir muchas visitas y cuenten con muchas amistades. En mi caso y a pesar los cincuenta años de diferencia que hay entre nosotros, siempre es un placer ir a verlos y me siento orgulloso de ser su amigo, pues desde aquel primer encuentro, tanto Juan como María me han recibido con enorme hospitalidad y cariño en las numerosas ocasiones que he tenido de visitarles en todos estos años. En su entrañable compañía he aprendido mucho y disfrutado de momentos maravillosos, que han supuesto para mi un verdadero regalo y una ocasión para conocer partes muy oscuras de nuestra historia reciente.

Contar una historia por contar

Al ir conociendo a Juan lo primero que descubrí era que no había “hecho” la guerra directamente, lo cual es evidente, pues era un niño cuando aquello sucedió. Mi romántica idea inicial del refugiado en Francia, exiliado y combatiente, se vio confrontada ante la evidencia de los hechos : Juan había nacido en 1930 y, por lo tanto, tenía seis años cuando estalló la guerra y diez cuando su padre fue fusilado en las tapias del cementerio de Granada. A partir de entonces vivió todo el resto de su infancia y su adolescencia en Alhama de Granada, hasta que en 1952, cuando cumplió la mayoría de edad, emigró para buscar trabajo a Sagunto, Valencia, y más tarde, en 1957, decidió volver a probar suerte en el sur de Francia, donde ha vivido el resto de su vida con María, a quien conoció en tierras valencianas. Juan es, por tanto, “técnicamente”, un emigrado económico, pero esta fría definición no ayuda a comprender lo más mínimo las circunstancias que provocaron que un alhameño (o aljameño, como a él le gusta decir), amante de su tierra como el que más, viva en Francia desde hace más de cincuenta años. De hecho, esa definición de emigrado económico ha contribuido a reducir de un plumazo la historia de la emigración de una gran parte del pueblo andaluz a una simple búsqueda de recursos.

Juan Gutiérrez es una persona que, sin haber acudido apenas a la escuela, posee una gran cultura autodidacta, fruto de su amor por los libros y la lectura y resultado de una curiosidad que le ha llevado a lo largo de su vida a querer incorporar constantemente nuevos saberes. Gracias a este esfuerzo inconformista, a su extraordinaria personalidad y a su temprana relación con los exiliados libertarios en el sur de Francia, con quienes enseguida se identificó a partir de su llegada a aquel país en 1957, es capaz de establecer con nitidez las causas de su desgracia familiar, marcadas por el fusilamiento de su padre en 1939 y por la miseria en la que se vio envuelta a partir de entonces no sólo su familia, sino una gran mayoría del pueblo de Alhama de Granada que había protagonizado más o menos directamente las luchas sociales de la década anterior. No hay que olvidar que, si bien durante la dictadura franquista, en aquel largo exilio interior que vivieron muchísimas personas, no se hablaba nunca del pasado, en lugares como Francia, las gentes del exilio exterior no hablaban de otra cosa. Su historia guarda similitudes con la que nos mostró la historiadora holandesa Hanneke Willemse en su extraordinario trabajo Pasado compartido. Memorias de anarcosindicalistas de Albalate de Cinca, 1928-1938, al comparar las diferencias entre los recuerdos que, sobre los mismos acontecimientos, tenía la gente que se quedó en el pueblo durante la dictadura y la que tomó el camino del exilio.

Hay por lo tanto algo extraordinario en el testimonio que aquí se presenta reeditado y que debe mucho a la fabulosa capacidad de Juan de recordar, de poner en pie, como él dice, los hechos del pasado y el por qué de las cosas que le ocurrieron a él y a su familia y, como a ellos, a tantos otros alhameños y alhameñas que vivieron esos años. La memoria de Juan nos recrea hasta en los más mínimos detalles su vida de campesino desheredado en la Alhama de los años cuarenta y, a través de su relato, podemos reconstruir toda una parte desconocida de la historia de su pueblo. Una historia que es también la de Granada y Andalucía, sometidas por el régimen franquista que impuso en España una cruel dictadura. Juan habla de la historia de los vencidos de la guerra civil, de los que sufrieron la modalidad de represión que afectó a un mayor número de personas : la represión socioeconómica. Fue aquél un silencioso y masivo castigo reservado a los que no sólo protagonizaron las luchas sociales a favor de una mayor justicia social y reparto de la riqueza durante los turbulentos años de la II República, sino que también osaron hacer frente, mediante un colosal esfuerzo, al levantamiento militar de 1936, aprovechando de paso la oportunidad histórica para poner en marcha una revolución social sin precedentes en la historia reciente de Europa occidental. No podemos olvidar, por último, a los que se echaron a la sierra para huir de la represión y, hasta finales de la década de los cuarenta, organizados en su mayoría en agrupaciones guerrilleras, lucharon y esperaron en vano que la derrota de Hitler y Mussolini en Europa se convirtiera también en el final de la dictadura de Franco.

Juan conoce muy bien en qué consistió toda aquella gran tormenta de la guerra y la posguerra, porque la vivió y porque la lleva escrita en el asma que sufre desde la niñez y que él sabe resultado de La Corría. Ése es el nombre popular que le dieron los alhameños a la huida masiva en pleno invierno de 1937 de casi todo el pueblo de Alhama a través de la Sierra Tejeda, cuando éste iba a ser conquistado por las tropas de Queipo de Llano, que iban estrechando el cerco sobre Málaga. Las suyas son unas memorias que nos confirman el poder de la palabra y el recuerdo compartido como estrategias de resistencia de los pueblos sometidos. Un relato que forma parte de un conjunto de experiencias, que los miles de miembros de la comunidad de los vencidos se fueron contando unos a otros en aquellos años oscuros de hambre y emigración. Tiempos en los que tanto miedo daba revivir el inmediato pasado, pero tan importante era cuidar la memoria de la reciente lucha perdida, para conservar la dignidad en medio de tanta explotación y no resignarse a la aplastante derrota.

Gracias a su enorme labor de historiador de su pueblo y a su firme voluntad de hacer públicas las vivencias de su familia y denunciar a los causantes de tanta desgracia, Juan Gutiérrez nos ofrece la posibilidad de conocer momentos concretos y poco conocidos de la historia de la gente de Alhama de Granada. A través de sus recuerdos, no exentos de humor, podemos adentrarnos en las biografías de personas anónimas y explorar en los vacíos de información y en los silencios de la historia oficial, para poner de manifiesto las luces y sombras de una situación social que jamás fue reconocida por el régimen franquista, ni tampoco por los que le han sucedido. La memoria escrita de Juan nos deja datos muy valiosos para reconstruir las circunstancias de vida, las emociones intensas y el ambiente que rodeaba a aquellas personas a las que les fue sistemáticamente negada una existencia digna y de las cuales nunca nadie habló públicamente.

Juan comenzó escribiendo este libro para que su familia, sus hijas y nietos en Francia, conocieran su historia, y ese objetivo se ha cumplido a lo largo de estas páginas, de modo que también está en camino una edición en francés. Sin embargo, las gentes que nos interesamos por conocer y comprender el pasado debemos estar muy agradecidas, pues si el trabajo de recuperar la historia social de los que perdieron la guerra y la revolución puede realizarse en estos momentos, sin duda es en gran medida gracias a personas como Juan Gutiérrez Arenas, quien a través de su escritura nos habla de él y de aquellos cuyas vidas y aspiraciones, sino fueron arrebatadas, por lo menos trataron de ser anuladas por completo por la dictadura militar de Franco. Este alhameño afincado en Francia desde hace más de medio siglo es un claro exponente de aquellas personas dignas que no aceptaron el silencio impuesto por la dictadura y sus sucesores y que no se han resignado a que una losa de olvido e ignorancia cubra la historia de su pueblo.

Aparte del valor histórico y personal de este testimonio, el libro de Juan tiene un gran interés etnológico, ya que su memoria y su profundo amor por las cosas del campo reviven con detalle objetos, situaciones, lugares y personajes de un mundo rural ya desaparecido. Un mundo poblado de molinos y cortijos, de fuentes y acequias, de muchachos cuidando piaras de cerdos, de braceros, leñadores y carboneros, de segadores durmiendo en la era bajo las estrellas y mujeres lavando en las piedras talladas junto a los cauces de agua o sirviendo en las casas de los señoritos. Un mundo atravesado por profundas desigualdades, pero que Juan recuerda con todo el cariño y la visión crítica de la que es capaz alguien que, pese a la distancia, se siente parte de aquel mundo y sabe apreciar su belleza y denunciar su injusticia por igual. Estamos seguros de que los lectores de Alhama identificarán muchos de los lugares y personajes que aparecen a lo largo de estas páginas.

¿Por qué una reedición ?

El proceso de elaboración de este libro ha sido largo y complejo. Al principio, Juan me enviaba por correo ordinario los manuscritos que había ido escribiendo a lo largo de los años, para que yo se los corrigiera y transcribiera al formato digital. Ese lento y penoso procedimiento se vio felizmente alterado cuando decidió hacerse con un ordenador y comenzar a escribir directamente en la pantalla. Es de admirar su fuerza de voluntad y el empeño que puso en aprender a sus setenta y cinco años los rudimentos básicos de la informática, para poder volcar sus recuerdos en el disco duro e incluso comunicarse mediante el correo electrónico. Fruto de aquel esfuerzo inconcluso fue la primera edición en 2007 de sus memorias con el nombre La Revolución y las colectividades en Alhama de Granada, editada por él mismo e impresa en Francia. En aquella primera edición Juan combinaba la trascripción de capítulos enteros de otros libros con su relato acerca de lo que había vivido y escuchado por boca de sus mayores, sobre todo su madre y sus tíos, acerca de lo que había pasado en Alhama durante la II República y la guerra. También añadía junto con sus recuerdos de la década de los 40 y principios de la de los 50 en Alhama, sus cinco años en Sagunto y Valencia y su emigración a Francia.

Juan realizó una gran labor de difusión de esta primera edición y, a pesar de algunos fallos de edición, el libro fue muy bien recibido y ampliamente difundido por todo el sur de Francia. Tres años más tarde y gracias al interés y esfuerzo que hizo la Federación Local de Sindicatos de la Confederación Nacional del Trabajo (C.N.T) de Granada, y en concreto Fran Andujar, Juan y María fueron invitados a viajar a Granada para hacer dos presentaciones, una de ellas en el propio Alhama de Granada, en el otoño de 2010.
Posteriormente, y también por mediación de la C.N.T y la Fundación Anselmo Lorenzo, regresaron para presentar su libro en la 30ª edición de la Feria del Libro de Granada, en abril de 2011. En vista de este éxito, la primera edición se fue agotando rápidamente y, dado que yo ya había retomado la labor de corregir sus escritos, Juan decidió volver a llevar a la imprenta sus memorias y hacer una nueva edición que esta vez se llamó Hijos de Lucas. Lamentablemente, tampoco en esta ocasión el esfuerzo y la inversión económica se vieron compensados con una buena edición en castellano de sus memorias, mientras que en francés ya se había publicado un pequeño libro e incluso una realizadora, Anne-Marie Lallement había filmado en Banat un documental de cuarenta y cinco minutos titulado Juan et María, que tenía como trasfondo la historia de Juan. Por todos estos motivos y porque ambos habíamos cuidado nuestra amistad en estos años y seguido en contacto, tanto para Juan como para mí había quedado pendiente llevar a cabo una edición corregida y ampliada de sus memorias, entre otras cosas porque en el transcurso de estos años Juan no ha parado de escribir y porque el trabajo de impresión y encuadernación llevado a cabo por la imprenta que Juan buscó en Francia nunca había sido muy satisfactorio.

De este modo, para la presente edición he aportado mis conocimientos y mi esfuerzo para recopilar todos los documentos que Juan ha producido en todos estos años, junto con imágenes que consideraba importantes, corrigiéndolos y organizándolos de forma que el relato tenga coherencia, tanto a nivel cronológico como temático. No ha sido una labor fácil, pero finalmente he podido trabajar el relato de Juan de modo que su historia quede contada más o menos como él la ha contado en anteriores ediciones, aunque esperamos que esta vez con más claridad. A pesar de la dificultad de la empresa, he procurado en todo momento respetar al máximo la forma de expresarse de Juan, sustituyendo su uso constante de las comillas por las cursivas y conservando la totalidad de los dichos y expresiones que emplea a lo largo de la narración.

El libro está dividido en once capítulos agrupados en tres partes, que tratan de abarcar las tres grandes etapas del relato que hace Juan. La primera parte es llamada La gran tormenta y va desde 1931 hasta 1939, recogiendo sucesos referentes a la II República, guerra civil y revolución, tanto en Alhama y su comarca como en los pueblos y ciudades donde la familia de Juan estuvo refugiada durante la guerra tras La Corría de Alhama, en enero de 1937. La segunda parte es llamada Años oscuros, y comprende desde el regreso de los refugiados de guerra a Alhama en 1939 hasta la emigración de Juan en 1952. Con sus siete capítulos, es la parte más larga del libro y en la cual se hace una descripción más minuciosa de la Alhama de la inmediata posguerra. Finalmente está la tercera parte, que trata de la emigración y, con el título de Levantar el vuelo, trata de abarcar el periodo desde la marcha de Juan de Alhama, en 1952, hasta la actualidad, aunque obviamente, la mayor parte del relato transcurre en las décadas de los cincuenta y sesenta.
Dado que Juan es una persona de gran sensibilidad poética, que se manifiesta a lo largo de todas sus memorias, en las cuales introduce con frecuencia romances para contar lo que vivió, hemos querido agrupar todos los poemas que no apoyan estrictamente a la narración en un poemario situado al final de la tercera parte. A petición suya en este poemario hemos incluido tres poemas que le gustan especialmente y que son de otros autores.
Con el objetivo de completar la información presente en cada una de las partes y que es fruto de la labor investigadora de Juan, también hemos añadido unos anexos documentales para cada una de las partes, donde el lector podrá encontrar desde artículos transcritos, hasta listados de las personas fusiladas por el franquismo en la comarca de Alhama de Granada. En estos anexos se incluye la trascripción de la sentencia de muerte de Lucas Gutiérrez López, hallada en el Archivo de la Real Chancillería de Granada y un intento de aclarar la confusión entre el proceso judicial que tuvo el padre de Juan y el que tuvo su primo, cuyos nombres y apellidos son idénticos.
Tras los anexos documentales incluimos un epílogo con el título La revolución y las colectividades en la provincia de Granada, escrito por el historiador Francisco José Fernández Andújar. En este texto, el autor repasa la obra revolucionaria y colectivizadora de los sindicatos C.N.T. y U.G.T. en Granada y sitúa en su contexto histórico el alcance que tuvieron las profundas transformaciones sociales ocurridas en la retaguardia republicana durante los tres años de la contienda civil.
Para terminar incluimos al final del libro un glosario de términos relacionados con el campo, que son utilizados con frecuencia por Juan a lo largo del libro y que pueden ser de difícil comprensión para las personas que no estén familiarizadas con las tareas agrícolas tradicionales del campo andaluz.

Esperamos con esta nueva edición haber podido acercar al lector al extraordinario valor del testimonio de Juan Gutiérrez Arenas y ayudar a que su historia, su verdad, que es la de muchos otros andaluces y andaluzas, se pueda ir conociendo más. No olvidemos que lo que hace especial este testimonio es el hecho de que ha sido escrito por un testigo y protagonista de esta misma historia y que, por tanto, Juan Gutiérrez Arenas conserva, hasta en el último renglón y verso de su escrito, esa conciencia de clase histórica que da el saberse hijo del campesinado revolucionario de las comarcas del Poniente granadino, hijo del pueblo que lo apostó todo por hacer una revolución y que lo perdió todo en el intento.

Este libro es, además de una aportación de gran valor etnológico a la historia local de Alhama de Granada, un testimonio que denuncia con claridad una injusticia vivida y perpetuada por todos aquellos empeñados en negar la evidencia de unos hechos históricos sucedidos en un periodo muy oscuro del cual somos herederos directos. ¿Cuántos más sufrieron la suerte de los hijos de Lucas Gutiérrez López ? ¿Acaso no merece la pena escribir también su historia ? En este caso han sido ellos los que han escrito su propia historia para recordarnos que toda esa memoria no se perdió, que está en algún lugar de Francia, de Cataluña, de cualquier lugar a donde fueron a parar los hijos e hijas de los miles de Lucas Gutiérrez López que hubo en Alhama de Granada y en Andalucía.

Enrique Tudela Vázquez
Granada, abril de 2012.”

Enrique ha hecho un tramo del camino con los gimenologos mientras llevaban a cabo sus investigaciones en Aragón. Desde hace unos años forma parte del colectivo que vive y gestiona las actividades de Can Masdeu, lugar magnifico rodeado de huertos en terrazas en el mismo Barcelona, en el barrio de Canyelles.

Los giménologos, 3 de fébrero de 2013.