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Site documentaire Le Mémorial du camp d’Argelès-sur-Mer

Site documentaire Le Mémorial du camp d’Argelès-sur-Mer
http://www.memorial-argeles.eu/fr/

Du 22 février 2019 au 29 juin 2019 le Mémorial du Camp d’Argelès-sur-Mer accueille une nouvelle exposition temporaire créée pour l’anniversaire symbolique des 80 ans de la Retirada et de l’ouverture du camp.
Cette exposition présente 365 images du Camp d’Argelès-sur-Mer prises en 1939. Des documents photographiques, mais aussi quelques dessins, souvent inédits, présentés sous la forme d’un patchwork à 180°.

Entre le mois de février 1939 et le début de l’année 1942, plus de 160.000 hommes, femmes et enfants vont passer par le camp d’Argelès-sur-Mer. Ce sont majoritairement des réfugiés espagnols mais aussi des anciens des brigades internationales, des nomades français ou des réfugiés de l’Est de l’Europe dont des juifs étrangers. Ce site documentaire, vitrine numérique du Mémorial du camp d’Argelès-sur-Mer, revient sur les trois ans de fonctionnement de ce camp installé à même la plage.

Mis en œuvre par Grégory Tuban de Perpignan, ce site se décline en plusieurs étapes soigneusement exposées, chacune étant illustrée par des témoignages et des documents :

Le camp d’Argelès-sur-Mer ouvre au début du mois de février 1939. Il concentre alors le plus grand nombre de réfugiés venus d’Espagne : des militaires, mais aussi des civils et d’anciens brigadistes internationaux. Soit plus de 100.000 personnes jusqu’au mois de juin.

Les principaux sites de la Retirada dans les Pyrénées-Orientales, février-mars 1939.

Après une courte fermeture et des aménagements durant l’été, le camp d’Argelès-sur-Mer rouvre suite à la déclaration de guerre.Il reçoit dès lors un nombre important de femmes et d’enfants ainsi que des hommes destinés à intégrer les Compagnies de Travailleurs Etrangers.

L’armistice du mois de juin 1940 marque l’internationalisation du camp d’Argelès-sur-Mer. Le gouvernement de Vichy y interne au côté des réfugiés espagnols des nomades français, des réfugiés venus de l’Est de l’Europe, dont de nombreux polonais et des anciens brigadistes.

Le camp d’Argelès-sur-Mer devient un « camp de surveillance » au cours du printemps. Il reçoit un nombre important de travailleurs étrangers. 1941 marque la baisse de ses effectifs avec des transferts dans d’autres camps dont celui de Rivesaltes.

Le ministère de l’ Intérieur cède le « camp de surveillance » d’Argelès-sur-Mer au ministère de l’Éducation pour en faire un chantier de jeunesse. Il fonctionne jusqu’à l’arrivée des Allemands en zone sud en novembre 1942. Le camp est alors démantelé.

Nous nous intéressons aujourd’hui tout particulièrement à la première grande période et au sort des internationalistes : Un exode massif depuis l’Espagne :

http://www.memorial-argeles.eu/fr/1939/1939-2eme-periode-du-camp-avril-juin-1939/le-camp-des-brigadistes.html

Gregory Tuban a rassemblé maints documents sur les internationalistes revenus d’Espagne qui ne pouvaient rentrer dans leurs pays, et qui choisirent d’accompagner jusqu’au bout la résistance désespérée des Espagnols – qui savaient que les vainqueurs ne leur feraient aucun quartier. Ici il est fait mention de la liste Libertà o morte que nous avions trouvée aux archives de l’Etat italien, et d’Antoine Gimenez, avec un lien permanent vers notre site :

Au début du mois de février 1939, un peu plus de 7500 internationaux passent la frontière via les Pyrénées-Orientales. La plupart de ces hommes sont des volontaires internationaux qui ne sont pas rentrés dans leur pays au moment du retrait des Brigades internationales d’Espagne à l’automne 1938, en raison de leurs appartenances politiques et des régimes totalitaires instaurés dans leurs nations d’origine. Cette situation concerne essentiellement les pays soumis à un régime fasciste comme l’Allemagne ou l’Italie. Parmi ces apatrides, beaucoup ont fait le choix de rester se battre aux côtés de leurs compagnons espagnols jusqu’au bout et furent versés au sein de l’armée républicaine dans des unités mixtes. Certaines unités, reconstituées, passent la frontière devant la commission internationale de contrôle les 7 février et 8 février au Perthus. Les autres rentrent individuellement ou par petits groupes avec l’armée républicaine. Une partie de ces volontaires des Brigades Internationales, toujours présents en Espagne au moment de la retraite, est aussi composée de blessés qui sont évacués.

Dès le passage de la frontière, tous les internationaux sont fouillés puis escortés jusqu’aux camps de plage. Ils sont internés pour moitié au camp de Saint-Cyprien et pour l’autre au camp d’Argelès-sur-Mer. Les premiers rapatriements s’opèrent rapidement. Des Hollandais, Danois, Suédois, Belges ou Américains peuvent quitter Saint-Cyprien et Argelès-sur-Mer en février 1939. Dans les deux camps, les anciens volontaires s’organisent en sous-groupes suivant leurs nationalités, leurs unités d’origine et leurs obédiences politiques. C’est par exemple le cas des Italiens du groupe « Libertà o morte ». Sur les 540 combattants regroupés à Argelès-sur-Mer, le Ministère de l’Intérieur italien identifie alors 117 d’entre eux comme anarchistes dans ce groupe où l’on retrouve d’anciens volontaires des centuries anarchistes dont Antoine Gimenez (fausse identité prise par Bruno Salvadori en 1935).

La police française surveille aussi de très près ces hommes à commencer par le le chef du camp des internationaux d’Argelès-sur-Mer. Ferenc Münnich, alias Otto Flatter, qui est ainsi mis à l’isolement au Château Royal de Collioure sur décision militaire avec sept autres brigadistes signalés par le Ministère de l’Intérieur et suspectés de menées antinationales sur le territoire. Ce sont une quarantaine d’internationaux qui sont transférés du camp d’Argelès-sur-Mer vers celui de Collioure au printemps 1939. Tous les autres sont systématiquement identifiés par les hommes du commissariat central du camp avec l’établissement de notices individuelles qui vont alimenter les dossiers du Fichier Central à Paris. Les quelques 6000 internationaux toujours présents à la fin du mois d’avril 1939 sur les plages de Saint-Cyprien et d’Argelès-sur-Mer sont transférés vers le camp de Gurs, dans les Pyrénées-Atlantiques. Certains d’entre eux reviendront au camp d’Argelès-sur-Mer après la capitulation.

Le 5 mars 1939, un rapport de la préfecture des Pyrénées-Orientales fait encore état de la présence de 6645 Internationaux regroupés dans les camps d’Argelès-sur-Mer et de Saint-Cyprien. Fin mars, ils sont près de 6000. Soit 2646 hommes à Saint-Cyprien et 3089 à Argelès-sur-Mer. A l’image des Brigades internationales en Espagne, ces hommes viennent du monde entier. Derrière les barbelés d’Argelès-sur-Mer ce sont alors plus de cinquante nationalités qui sont représentées. Les groupes les plus importants sont les Italiens, les Polonais, les Allemands, les Autrichiens les Tchèques, les Yougoslaves, les Portugais, les Cubains et les Argentins. Cette liste, du 29 mars 1939, ne mentionne toutefois pas certains groupes déjà rapatriés comme les Haïtiens ou les Suédois.

Notes sur les évasions et les réseaux d’anarchistes

Malgré les barbelés et les incessantes patrouilles de la cavalerie coloniale aux abords du camp, beaucoup de réfugiés parviennent à s’évader du camp d’Argelès-sur-mer notamment durant les premières semaines de son fonctionnement. Cette situation inquiète les autorités qui produisent de nombreux rapports à l’image de cette correspondance concernant les évasions d’anarchistes espagnols avec la complicité de militants français. (cf. cinq documents en annexe ci-dessous)

à suivre

Les Giménologues

27 mars 2019


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