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Les chemins du communisme libertaire en Espagne 1868-1937
Premier Volume • Et l’anarchisme devint espagnol : 1868-1910 • En librairie le 12 mai 2017
En librairie le 12 mai 2017

Les chemins du communisme libertaire en Espagne 1868-1937
Premier Volume
Et l’anarchisme devint espagnol : 1868-1910



« L’intérêt est de savoir comment les gens du commun sont capables de faire une révolution sociale, et cet événement ne se produit pas en un jour. Il est donc important de parcourir l’itinéraire qu’ils ont suivi pour en arriver à un tel engagement total. »
Pere López, Barcelone, 2013



Au début des années trente, le mouvement communiste libertaire espagnol a focalisé en lui un immense espoir de révolution sociale auprès d’une partie du mouvement ouvrier. Et c’est en Espagne, en 1936-1937, que s’expérimenta – à des degrés divers et en certains endroits seulement – l’unique mise en pratique du premier objectif avancé par les courants révolutionnaires marxistes et libertaires depuis le XIXe siècle : l’abolition du travail salarié.

La genèse du processus qui a mené à ce début de sortie des rapports sociaux capitalistes nous fait remonter aux années 1868-1872, quand les idées et pratiques anarchistes en cours d’élaboration dans le creuset de l’AIT, puis de l’Internationale anti-autoritaire, se combinèrent avec le fond anti-étatiste, anticlérical et anticapitaliste d’une partie des classes populaires espagnoles.

Dans l’état de décomposition et de passivité avancées de notre époque, où nous sommes trop souvent confrontés à l’idée que le capitalisme est increvable, il n’est pas mauvais de revisiter des temps où ce système fut déjà perçu, détesté et combattu pour ce qu’il est : un moment de l’histoire où l’énergie humaine est posée comme la première des marchandises.


À l’invitation des éditeurs de la toute jeune maison « Divergences [1] », il s’agissait au départ de republier une petite brochure imprimée et diffusée à quelques exemplaires par « La Sociale » de Montréal : De la lucha por Barcelona à El elogio del trabajo. L’anticapitalisme des anarchistes et des anarcho-syndicalistes espagnols des années trente. [2]

Entre-temps la mise en circulation de données du petit réseau giménologique nous a ramené quelques pépites, qu’il vaut la peine de faire connaître en France. Ici en l’occurrence, il s’agit d’un travail de thèse, mis à disposition avec son matériau par un jeune historien barcelonais [3]. Fran Fernández a rassemblé et commenté quantités de documents sur les premiers groupes d’affinités, composante essentielle du mouvement anarchiste espagnol, et il a mis en évidence leur dimension internationale. Quand ils n’étaient pas en prison, ces propagandistes publiaient à tour de bras des tracts, des brochures et des journaux : ils sont à l’origine de la première formule du fameux journal Tierra y Libertad en 1888 [4]. Par ce travail, Fran veut contribuer à battre en brèche certaines publications historiennes selon lesquelles « entre 1888 et 1910 l’anarchisme fut un mouvement presque sans aucune incidence sociale au-delà de son action terroriste ».

Tierra y Libertad, 1888

Et puis, comme d’habitude, des lectures croisées, des suggestions d’autres aficionados, des archives mises à disposition sur des sites que nous recommandons [5] ont fait que ce petit volume, imprévu, a vu le jour, en guise d’introduction à la reprise élargie de La lucha por Barcelona

Les giménologues, 29 avril 2017.


Table des matières du volume 1 des Chemins du communisme libertaire en Espagne
Prologue
Chapitre I : De l’associationnisme à l’AIT

Fédéralisme et révolution sociale
La création de la FRE
La Commune de Paris et ses conséquences : « Les révolutions ne seront pas politiques mais sociales »
Le congrès de Saint-Imier
Le temps des soulèvements

Chapitre II : L’AIT antiautoritaire : du collectivisme au communisme anarchiste

La critique des principes collectivistes
Encore un héritage de la Commune de Paris
L’individu, la libre association, la commune
Les appels aux travailleurs des campagnes

Chapitre III : La réception en Espagne des principes communistes anarchistes

La propagande par le fait et l’insurrectionalisme
La longue période de clandestinité de la FRE (1874-1881)
Constitution de la FTRE : réaffirmation du collectivisme et tensions internes
La poudrière andalouse
Les difficiles débats entre collectivistes et communistes anarchistes
Les pionniers (et pionnières) anarcho-communistes de Gràcia
La fin de la FTRE
« Il serait bon de savoir jusqu’où nous voulons démolir »
La radicalisation des groupes communistes
La mort de Martí Borràs
En guise de bilan

Chapitre IV : Aperçu sur le renouveau syndical jusqu’à la création de la CNT

Annexes
Annexe A : Le « salariat collectiviste », selon Kropotkine
Annexe B : Élisée Reclus : À mon frère le paysan, 1899.
Chronologie
Bibliographie et Sources
Index