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Les Gimenologues
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CHARLA des giménologues au CIRA de MARSEILLE
le 12 novembre 2016 à 17 h

CHARLA des giménologues au CIRA de MARSEILLE
le 12 novembre 2016 à 17 heures
80 ans après, deux livres donnent la parole aux acteurs de la révolution sociale espagnole

causerie avec projection de photos

En 2004, quelques libertaires se proposaient de publier le tapuscrit des souvenirs d’Antoine Gimenez, Bruno Salvadori de son vrai nom, un Italien exilé à Marseille qui s’était engagé fin juillet 1936 sur le front d’Aragon dans le très peu connu Groupe international de la colonne Durruti. L’intérêt passionné suscité par la richesse exceptionnelle du récit de Gimenez donna naissance à l’entreprise collective, les Giménologues, qui aboutira deux ans plus tard à la parution chez l’Insomniaque des Fils de la nuit : souvenirs de la guerre d’Espagne, accompagnés d’un appareil de notes conséquent.

Traduit en italien, en castillan et bientôt en anglais, cet ouvrage donna lieu à des rencontres entre les Giménologues et des rescapés de cette épopée espagnole. Tant et si bien qu’une nouvelle édition revue et enrichie vient de paraître chez Libertalia, préfacée par l’historien François Godicheau (coffret contenant 2 livres et un CD-Rom, 1000 pages, 22 euros), et qu’un nouvel ouvrage vient de voir le jour à L’Insomniaque : ¡ A Zaragoza o al charco ! Aragon 1936-1938 : récit de protagonistes libertaires (447 pages, 20 euros).

Dans ce dernier, les Giménologues se penchent cette fois sur le vécu des miliciens et miliciennes combattant les troupes franquistes au sud de l’Ebre, face à Belchite, au sein de la colonne d’Antonio Ortiz, anarchiste dont le parcours est bien moins connu que celui de Durruti.

Fidèles à leur méthode (redonner la parole aux témoins tout en reliant questions singulières et questions collectives), ils rassemblent dans ¡A Zaragoza o al charco ! les témoignages d’ouvriers et de paysans, ou de leurs enfants, engagés corps et âmes dans une existence digne d’être vécue.

Il s’agit d’Engracia, fille de Florentino Galván, membre du Conseil d’Aragon, de Petra Gracia, jeune libertaire de Saragosse (et future mère du théoricien anarchiste Tomás Ibáñez), d’Emilio Marco, milicien de la colonne Ortiz, d’Hélios, fils de Juan Peñalver, centurion d’Emilio, d’Isidro Benet, milicien de la colonne Durruti et son fils César, et d’Antoine, fils de Manolo Valiña, homme d’action de la CNT-FAI.

Maintenant, ils ont quasiment tous disparu, et cet ouvrage leur rend un vibrant hommage.

Leurs récits forment la matrice chronologique et événementielle de cet ouvrage, développée et recoupée à partir de documents puisés dans les centres d’archives (IIHS d’Amsterdam, Archivo Histórico Nacional de Salamanque, archives policières et judiciaires), dans la presse des années 30 (La Vanguardia, Solidaridad Obrera…), dans les écrits d’auteurs libertaires (A. Paz, L. Mercier-Vega, R. Rufat, G. Leval, V. Richards…), et dans ceux d’historiens sérieux tels B. Bolloten, F. Godicheau et Chris Ealham.

Pour dégager toujours plus cette histoire de la chape de plomb qui s’est abattue sur elle, les Giménologues reviennent en fin d’ouvrage sur deux questions essentielles : celle de la mise en pratique du sueño igualitario [rêve égalitaire] en Aragon, et celle de la violence révolutionnaire, objet d’une polémique toujours actuelle en Catalogne, incriminant tout particulièrement de jeunes anarchistes des Ateneos, accusés de terrorisme et jetés en prison.

Recensions parues dans la presse : article 671

Émission diffusée par Radio libertaire le 22 mai 2016 : article 664