Bandeau
Les Gimenologues
Slogan du site
Descriptif du site
Présentation du livre
« Insurgencia libertaria.
Las Juventudes Libertarias en la lucha contra el franquismo »
de Salvador Gurucharri y Tomás Ibáñez

Les lecteurs des « Itinéraires non choisis » article 332 et article 341 et des « itinéraires choisis » article 425 et article 428 de Jordi Gonzalbo seront intéressés d’apprendre que vient de sortir à Barcelone un ouvrage sur l’histoire de la FIJL, rédigé par deux de ses protagonistes (et amis de Jordi) Salvador Gurucharri et Tomás Ibáñez :

Espérons qu’une traduction en français verra bientôt le jour.

Les Giménologues, 8 septembre 2010.

INSURGENCIA LIBERTARIA
Les Jeunesses Libertaires dans la lutte contre le franquisme


de Salvador Gurucharri et Tomás Ibáñez.
Virus editorial, colección Memoria, Barcelone, 2010



Malgré la dispersion des militants libertaires après 1939, le mouvement libertaire maintint vivantes ses organisations dans l’exil, tout en traînant le poids de ses dissensions internes.

Dans ce contexte, et après l’échec des tentatives de guérillas de Sabaté et de Facerías, quelques jeunes ayant grandi dans l’exil, et d’autres venus de « l’intérieur », aidés par certains vétérans, cherchaient un nouveau cadre pour le Mouvement Libertaire : renforcer la création de groupes dans la Péninsule, et privilégier l’action directe pour miner l’État fasciste.
Ainsi allait naître « Défense Intérieure », organisme soutenu par la CNT en 1961, et destiné à mener des actions armées. Il représentait une nouvelle étape en vue de réactiver le sens et le rôle prépondérant de l’action libertaire.

Des militants des Jeunesses Libertaires comme les frères Gurucharri ou Octavio Alberola, et de vieux lutteurs du calibre de García Oliver ou de Cipriano Mera s’engagèrent à fond dans le DI ; tandis que la direction cénétiste le sabotait de manière systématique.
Malgré cela, une cinquantaine d’actions furent menées à bien entre 1962 et 1970, par le DI d’abord puis, après sa suppression formelle en 1965, par les Jeunesses Libertaires et le Groupe 1er Mai. Parmi celles-ci l’enlèvement et la séquestration du délégué espagnol auprès du Vatican monseigneur Marcos Ussía, et plusieurs tentatives infructueuses d’attentats contre le dictateur Francisco Franco.

L’hostilité grandissante de la part de la direction du Mouvement Libertaire, aux mains de gens comme Federica Montseny et Germinal Esgleas, les exécutions de Delgado et de Granado, les arrestations d’importants militants de « l’intérieur » et les rafles des autorités françaises contre les secteurs les plus actifs de l’exil finiront par asphyxier cette stratégie.

Les illusions d’une nouvelle génération de libertaires se brisèrent ainsi. Mais pendant qu’échouait la tentative pour rénover et relancer les organisations historiques de l’anarchisme espagnol, la nouvelle génération trouva dans la nébuleuse surgie de mai 68 et dans le contact avec d’autres jeunes anarchistes européens la possibilité d’une action révolutionnaire en marge des vieilles structures.

Salvador Gurucharri Ochoa (Barcelone, 1936) entra dans la section londonienne de la CNT et de la FIJL en 1956, à partir de laquelle il établit des liens avec les Jeunesses Libertaires de Paris. Il participa au processus de réunification de la CNT en 1960 et aux phases préparatoires de la création de « Défense Intérieure ». En tant que secrétaire de la Commission de Relations de la FIJL, il participa à la Commission de Défense. Il fut arrêté en 1963 au cours d’une grande rafle menée par les autorités françaises contre les milieux libertaires, et il fut assigné à résidence à Paris, où il intégra la Commission de Relations clandestine. En 1965, il partit à Bruxelles pour constituer la Délégation Extérieure de la FIJL. Après son retour en Espagne en 1976, il s’inscrivit dans le courant officiel, sans participer au navrant Ve Congrès. Dans les années quatre-vingt-dix, il milita à la CNT « desconfederada » [expulsée de la CNT officielle] de Catalogne. Il dirigea Solidaridad Obrera jusqu’en 1999.
Il est l’auteur de la Bibliografía del anarquismo español, 1869-1975. Anotaciones para una bibliografía razonada (Barcelone, 2004).

Tomás Ibáñez Gracia (Saragosse, 1944) participa durant les années soixante au mouvement anarchiste français à Paris, et à la lutte antifranquiste des jeunes libertaires espagnols dans l’exil.
Membre de la Commission de Relations de la FIJL entre janvier 1966 et avril 1969, il fut déplacé de Paris et assigné à résidence dans une lointaine région de France après avoir participé aux événements de Mai 68. De retour à Barcelone en 1973, il s’engagea après la mort de Franco dans la renaissance multitudinaire de la CNT et du mouvement libertaire. Après le Ve Congrès, il abandonna la militance anarcho-syndicaliste jusqu’en 2000, date à laquelle il s’affilia à la CGT [espagnole, anarcho-syndicaliste].
Cofondateur de la revue Archipiélago, il écrit actuellement pour des revues libertaires de divers pays. Entre autres livres, il est l’auteur de ¿ Por qué A ? Fragmentos dispersos para un anarquismo sin dogmas (2006) [1], Poder y Libertad (1982), Municiones para disidentes (2001) et de Contra la Dominación (2005).

Texte de présentation rédigé par les éditions Virus (traduit par les Giménologues).

Les hispanophones pourront aussi consulter le « Especial dossier Juventudes libertarias » réalisé par « los jovenes anarcosindicalistas » et disponible sur le net : http://jovenesanarcosindicalistas.b...