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Les Gimenologues
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Dix ans de giménologie… à Radio Libertaire

Les Giménologues présenteront le contenu de leurs deux dernières publications [1] à Radio libertaire le mardi 10 mai 2016
dans le cadre de l’émission « Sortir du capitalisme [2] »

En ce joli mois de mai, nous remettons à l’honneur la chanson « La vie s’écoule, la vie s’enfuit » (1961) dont le début de la mélodie sert d’indicatif au feuilleton radiophonique que les éditions Libertalia ont eu la bonne idée de joindre à la réédition des « Fils de la nuit » : http://gimenologues.org/spip.php?article167

La vie s’écoule, la vie s’enfuit
Les jours défilent au pas de l’ennui
Parti des rouges, parti des gris
Nos révolutions sont trahies

Le travail tue, le travail paie
Le temps s’achète au supermarché
Le temps payé ne revient plus
La jeunesse meurt de temps perdu

Les yeux faits pour l’amour d’aimer
Sont le reflet d’un monde d’objets.
Sans rêve et sans réalité
Aux images nous sommes condamnés

Les fusillés, les affamés
Viennent vers nous du fond du passé
Rien n’a changé mais tout commence
Et va mûrir dans la violence

Brûlez, repaires de curés,
Nids de marchands, de policiers
Au vent qui sème la tempête
Se récoltent les jours de fête

Les fusils sur nous dirigés
Contre les chefs vont se retourner
Plus de dirigeants, plus d’État
Pour profiter de nos combats

Paroles de Raoul Vaneigem. Musique de Francis Lemonnier

« Sur un air qui évoque curieusement le folksong de l’Ouest américain, cette chanson mélancolique tire son origine de la grande grève sauvage de la Wallonie, au début de 1961. On y sent toute la tristesse d’un prolétariat une fois de plus humilié et vaincu. L’évocation, assez conventionnelle, de « la violence » qui mûrira dans l’avenir, ne peut dissimuler la déception, la sensation poignante de devoir vieillir sans avoir rien pu atteindre de ce que l’on s’était promis de la vie. C’est parmi les travailleurs de chez Ratgeb, à Linkebeek dans la banlieue bruxelloise, entreprise bien connue pour la radicalité et la fermeté constantes de ses luttes quotidiennes, qu’a été composée la chanson. On est amené à remarquer, une fois de plus, à propos de cette production où une indéniable maîtrise du langage sert un rythme délicat, combien de talents dorment, inemployés, dans la classe ouvrière ; talents qui, chez des petits-bourgeois passés par l’université, se prostitueraient tout de suite dans le journalisme alimentaire ou parmi la valetaille des petits cadres de l’édition. »

https://debordiana.noblogs.org/2011/07/pour-en-finir-avec-le-travail-septembre-1974/

Les Giménologues, 4 mai 2016