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Les Gimenologues
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Additif à la notice sur Amador Alvarez. (abuelo de Sonia)

Amador Alvarez a certainement intégré la colonne du PSUC dite « Trueba-del Barrio », dont le QG se trouvait à Tardienta à l’automne 1936.
Les postes avancés se tenaient devant l’hermitage de Santa Quiteria.
Le délégué général de cette colonne se nommait José Del Barrio, et le délégué politique, Alcubierre

« Photo tirée du numéro spécial de la Revue « Vu » du 29 août 1936
Envoyés spéciaux et photos : Capa, Madeleine Jacob, Maurice Namuth, Reisner, Lucien Vogel ».

Avec la militarisation des milices du début 1937, la colonne devient la 27ème Division Carlos Marx et continue ses opérations en vue de reprendre la Ermita Santa Quiteria. Cette division procède également à des duels d’artillerie avec les forces des nacionales positionnées autour de l’Ermita de Magallón.

Sonia a célébré à sa façon l’anniversaire de la mort d’Amador sur les flancs de Santa Quiteria ; elle s’est rendue sur place. Voici quelques extraits de son récit.

« Nous sommes donc parties sur les traces de mon abuelo entre femmes. Ma mère voulait me montrer les lieux où elle s’était rendue avec mon père à la mort de Franco. Ma fille Julia était du voyage.

Tardienta était déserte à notre arrivée vers 15h. Nous avons pris la direction de l’ermitage à la sortie du village, en passant nous avons vu la minoterie où les miliciens étaient encasernés (c’est immense, je pensais que c’était juste un entrepôt). Nous commençons à monter sur un chemin de terre accessible en voiture, au fond sur los Monegros, une multitude d’éoliennes semblaient nous ouvrir les bras.

Arrivées au sommet, une église (comme d’habitude !), une croix avec une inscrition "A TODOS LOS CAIDOS DE LA GUERRA CIVIL" et par dessus des mots gravés avec un outil pointu « viva España ! » ( nous avons rajouté avec ma fille : "muerte al facismo ! ").
Plus loin un panneau avec des explications sur le front et la bataille d’avril 37 que nous avons recopiées avec Julia, et encore une inscription haineuse par dessus : "mierda a los comunistas !".

Là nous dominons toute la plaine et on comprend bien que les miliciens devaient avancer de nuit. Des tranchées ont été reconstituées ; on pense à ces hommes qui gisent dans cette terre un peu partout, sans savoir où mettre les pieds. Ma mère a ramassé des plants de thym pour les planter dans son jardin, puis nous sommes redescendues au village pour essayer d’avoir des renseignements à la mairie. Elle était déserte ; nous avons rencontré quelques habitants qui nous ont dit qu’il y avait des combattants enterrés au cimetière du village, ceux qui avaient de la famille dans le coin. Les autres sont restés sur place, impossible de matérialiser l’endroit exact des fosses communes. En fait il y a eu la grande bataille des 12 et 13 avril qui a fait 400 morts, mais le front durait depuis octobre 36 et a fait en tout plus de mille morts.

Puis nous sommes allées à Huesca ; à l’office du tourisme nous avons fait la connaissance d’un employé, Alejandro, prêt à m’aider dans mes recherches. Le lendemain matin nous sommes retournées à la mairie de Tardienta, on nous a montré une liste avec les noms de quelques combattants (une cinquantaine) ceux qui ont été enterrés au village. Lorsque j’ai demandé où sont enterrés les autres, l’employé m’a répondu d’un air résigné : "aqui no esta abierto".
"Entonces hay que abrir" lui ai-je répondu : il a posé sa main sur mon bras en signe d’apaisement et notre échange s’est arrêté là.

Puis nous sommes allés à Robres où un centre de documentation a été ouvert, j’ai pris des contacts avec des personnes qui semblent s’émouvoir de notre situation.
Je relance par mail afin que chacun puisse transmettre à ses connaissances ».
Sonia

Nous relayons donc l’appel de Sonia sur le web :

« Pour commémorer « l’anniversaire » de la bataille de Santa Quiteria, où mon abuelo a donné sa vie pour la liberté, nous sommes allées avec ma fille sur les traces de notre aïeul. Le panneau explicatif dominant le site est souillé par des inscriptions haineuses, nous n’avons pu avoir d’explication précise à la mairie de Tardienta (seulement un registre incomplet de combattants morts sur le front), pourtant plus de mille miliciens ont laissé leur vie sur ce lieu.
"Aqui no esta abierto" m’a répondu l’employé de mairie, résigné,alors ouvrons !
quien puede ayudarme ? »
Sonia

Les Giménologues 20 avril 2009