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Les Gimenologues
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Laurie Lee. "Un beau matin d’été"

Un beau matin d’été... le bonheur est au bout du chemin. Juste avant la guerre civile, un jeune anglais part découvrir l’Espagne à pied.

Le jeune Anglais Laurie Lee, parcourant l’Espagne, se trouve en février 1936, après la victoire du front populaire, dans un petit village de pêcheurs, Castillo, à 90 km à l’est de Málaga.

« Tel le sang qui monte à la tête, il [le printemps] apporta avec lui un très curieux relâchement dans les mœurs. Une liberté nouvelle marquait les rapports entre les sexes. Jacobo et moi organisions toujours les bals de l’hôtel, mais ceux-ci eurent vite fait de prendre une saveur bien différente. Finis les petits marchés au mariage avec demoiselles chaperonnées et soupirants aux cheveux gominés : la piste appartenait désormais aux jeunes pêcheurs, aux ouvriers agricoles pleins de désinvolture dans leurs chemises bleu ciel
lesquels enlaçaient avec assurance leurs cavalières en robe de coton, et, un fox-trot trépigné après l’autre, les faisaient tourbillonner par toute la salle. (...).
« Filles et garçons, les jeunes de Castillo, se servaient de nos bals tapageurs pour se lancer à la découverte de leurs libertés toutes neuves. Pendant ces chaudes soirées de printemps, ils restaient passionnément accrochés l’un à l’autre, et, comme si l’intimité était une invention nouvelle, dansaient, se tenaient par la main ou allaient se promener deux par deux sur la plage et là, s’enlaçaient et se dévisageaient interminablement. (...)
« Les tabous étaient levés, et pour un bref instant au moins, dominait désormais l’odeur de la chair, laquelle paraissait s’être littéralement emparée du village. On en venait soudain à rechercher franchement le plaisir, et d’autant plus frénétiquement qu’on sentait bien que le danger menaçait ».

Laurie Lee.
"Un beau matin d’été".
Sur les chemins d’Espagne 1935-1936.
Phébus Libretto 2004,
Page 216
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