Nous avons déjà parlé de Pepita, volontaire dans la colonne Ascaso avec son amoureux Juan Lopez Carvajal : http://gimenologues.org/spip.php?article1042
Pepita est morte sur le front de Huesca, à Vicien, en août 1936.
Quant à Juan, nous l’avons connu en 2007 : http://gimenologues.org/spip.php?article829
Et nous sommes resté en contact avec son fils Helios depuis.
Merci à Helios pour la photo et le texte ci-dessous.
Les giménologues, 6 septembre 2023
Pour en savoir plus sur Pepita : http://www.memoire-libertaire.org/Pepita-Laguarda-1919-1936
avec un courriel de Ramón à Hélios (28 mars 2020)
et pour les recherches et publications en Espagne : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pepita_Laguarda_Batet
Comment la famille de Pepita et celle de Juan se retrouvèrent
Dans un article publié par Cenit (une revue de la CNT espagnole), que Violeta Sallaberry transmit à Juan López, une équipe de la télévision catalane TV3 sollicitait le témoignage d’exilés « catalans » qui avaient fui la dictature fasciste. Juan y répondit favorablement.
Ce jour-là, 15 novembre 2005, l’entretien eut lieu à « la Belle Équipe », le restaurant tenu par François-Xavier López, le fils cadet de Juan.
Felip Solé et Enric Pujol étaient accompagnés d’un preneur de son-perchiste et d’une photographe. Juan (alors âgé de 92 ans) commença en disant qu’il s’exprimerait en castillan plutôt qu’en catalan, pour être compris par le plus grand nombre. Ce fut une séquence très émouvante, particulièrement lorsqu’il évoqua Pepita, sa fiancée d’alors, ou sa longue amitié avec le père de Violeta, Juan de la Flor de Burgos, puis sa vie familiale, en faisant l’éloge de son épouse. Cela dura plus de quatre heures.
Le courriel de Ramón Ignasi Redondo
Ce 12 janvier 2019, en ouvrant sa messagerie, Hélios - le deuxième fils de Juan López - distingua le courriel d’un certain Ramón Ignasi Redondo, qu’il ne connaissais pas. Il eut l’une des plus grandes surprises de sa vie. Par l’association des Amis des Giménologues (un groupe d’historiens s’intéressant aux dissidents et aux autres incontrôlés de la guerre d’Espagne), ce Ramón apprenait qu’il était le petit-fils du frère de Pepita Laguarda i Battet, la très jeune compagne de Juan López à l’époque ! Qui fut une des premières victimes féminines sur le front d’Aragon. Quelle surprise ! Quelles larmes d’émotion !
Bien sûr, Hélios lui répondit. De nombreux échanges par courriel eurent lieu. Il apprit que Ramón s’occupait de gestion forestière pour le compte de la Généralité de Catalogne, et qu’il résidait à Manresa dans la province de Barcelone. Il était partisan de l’indépendance de La Catalogne. Hélios devait bientôt aussi entrer en contact avec sa mère, qui est amoureuse de la culture française.
La surprise du 25 août 2023
Ramón et sa compagne vinrent rencontrer Hélios et visiter la coopérative d’habitants Chamarel*. Après le repas du soir, hôte et invités, regardaient des photos en noir et blanc, Ramón observa attentivement un cliché au format 7x9 cm, où figurait Juan Lopez. Soudain il s’exclama « ¡Es Pepita y Pedro, mi abuelo joven ! » (C’est Pepita et mon grand-père jeune !). Il les avait reconnus, donc cette photo datait de 1936, plaza España à Barcelone. Les larmes lui jaillirent des yeux d’émotion ! Tous, nous étions aussi remués par cet électro-choc inattendu !
Gardez vos photos, l’histoire peut y surgir ! La preuve, 87 ans après Pépita retrouvait un visage alors que sa famille ne possédait que deux photos d’elle !
* https://cooperativechamarel.wordpress.com/
Helios Lopez, Lyon
P.S. :
Extraits du livre à paraître en 2024 (peut-être) : Je n’ai pas trahi mes rêves (Hélios López)
Préface :
Parcours d’une vie ordinaire, chronique, journal, auto-biographie, mémoire ouvrière, confession, testament, itinéraire d‘une vie, portrait d’une génération, témoignage sur la fin du siècle qui a vu la généralisation de la machine à laver et l’avènement du libéralisme ultra…..vous avez le choix.