« Pour quelle raison avais-je apporté, début 2001, ma première contribution au courrier des lecteurs du journal L’Indépendant de Perpignan sous la forme du texte « Le regard » ? Tout simplement, parce que je voulais exprimer mon sentiment sur un article paru dans le journal concernant l’euthanasie, émanant de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité. À mon grand étonnement mon texte ne passa pas inaperçu. Le matin même de sa parution je recevais un coup de fil d’une personne qui me remerciait de l’avoir écrit. Le président de l’association ADMD exprima son envie de me rencontrer, et demanda la permission de reproduire le texte en plusieurs exemplaires, à destination de tous les militants de l’association.
Ces réactions me firent réfléchir ; l’espace courrier des lecteurs m’ouvrait une possibilité d’intervention mensuelle, et ce dans le quotidien le plus diffusé dans le département. En outre, j’avais la possibilité de traiter de tous les sujets, sans autre réserve que celle de ne pas utiliser des termes injurieux.

Un extrait de la préface de l’ami François Boutonnet :
« Après avoir partagé depuis tout jeune plusieurs moments de la vie de Jordi dans ses nombreuses et diverses activités, après avoir réalisé un film sur les libres itinéraires d’exil de Jordi et de son ami José**, je souhaitais ardemment, en accord avec Jordi et ses proches, que la meilleure partie de ces articles ne se perde pas. Je souhaitais que cette initiative entièrement bénévole, patiemment renouvelée à chaque article, ciselée par une écriture singulière et un regard incisif, ne tombe jamais dans l’oubli. Car sous des aspects parfois anodins, il n’y a jamais rien de léger dans ces articles. Jordi Gonzalbo et ses amis libertaires ne savent d’ailleurs pas ce qu’est la légèreté. À peine a-t-on franchi le seuil qui les sépare de nous, que s’ouvre tout un monde d’entraide et de solidarité. On est surpris de les voir si peu aigris. Leur dignité est celle de gens qui n’ont pas capitulé. Ils ne doivent de remerciements à personne. La prospérité ne les intéresse pas. Dans leurs chambres il y a peu de télévision, mais plutôt des livres : ils ont payé de leur sang la conquête de l’alphabet. Ils ne comprennent pas tout de ce monde, ni de ses nouvelles mœurs. Mais ils ne représentent pas un type brisé. Ils savent qu’ils ont commis des fautes, mais ils ne renient rien. Leur défaite ne leur a point enseigné la bassesse. Leurs vies dessinent une sorte de Pompéi inversée : les reliefs d’une cité qui n’a pas été édifiée, les prémisses d’une utopie qui ne demande qu’à vivre ».

Les Giménologues 18 février 2024

* http://gimenologues.org/spip.php?article568
** http://gimenologues.org/spip.php?article917

P-S : Le recueil comprend le DVD du film « Il nous faut regarder » qui sera projeté le vendredi 23 février à 18h00 au cinéma JAURES d’Argelès-sur-mer en présence de Jordi Gonzalbo et de son livre - qui sera aussi sur les tables lors du salon du livre du 24 février salle Carrère à Argelès-sur-mer (Voir le programme des Ffreee)