Montée à pied jusqu’au Coll de Banyuls :
9h Sortida de Sant Quirze de Colera
11h Arribada a Coll de Banyuls
11,30h Homenatge a Agustin Rueda i parlaments
12h Concert de Punkústik i vermut popular
13h Tornada
15h Arribada a Sant Quirze de Colera
La caminada és de dificultat moderada : 12 km i 450 m. de desnivell positiu. La meitat d’anada i la resta de tornada. Es recomana calçat adequat, portar aigua i roba d’abric.
On peut aussi y arriver en voiture
https://www.anarquia.cat/diumenge-13-de-marc-homenatge-a-agustin-rueda-al-coll-de-banyuls/
Sur le parcours d’Agustín Rueda Sierra de Sallent à Carabanchel, en passant par perpignan, voir ces extraits de notre
Chronologie des événements survenus de part et d’autre de la frontière
et quelques articulations qui nous paraissent significatives.
Matériaux pour accompagner le documentaire « Amis, dessous la cendre …
Agustín Rueda Sierra était un jeune libertaire espagnol né en 1952 à Sallent, de père mineur. Il commença à travailler à l’usine à quatorze ans, et jouait beaucoup au football ; il prit alors le surnom de « Denis » en l’honneur du joueur écossais Denis Law. Agustín s’était impliqué à fond dans le conflit social surgi à la mine de Sallent en janvier 1972, et il avait participé à bien d’autres manifestations de protestations locales. Il fut emprisonné une première fois à La Modelo de Barcelone à la fin de cette année-là. Il y fit la connaissance d’Andrés Grima, du même âge, militant anarchiste du groupe « Autogestión Obrera » de Madrid – dont Agustín écrivit qu’il le « forma socialement et politiquement ».
À sa sortie en mars 1973, il dut effectuer son service militaire dans la Marine, et il ne revint que deux fois à Sallent pour enterrer chacun de ses parents. Libéré en novembre 1975, il se retrouva isolé, surveillé par la police. Sans travail, logé chez sa soeur, il lisait beaucoup. Agustín passa en France pour la première fois au printemps 1976. Il se rapprocha des cercles de réfugiés et des milieux libertaires de Perpignan, et donc de la Librairie espagnole. Il effectua des passages clandestins de livres et pamphlets libertaires à Barcelone. Il retourna à Sallent fin 1976, mais les autorités lui rendirent la vie impossible, et il revint à Perpignan en février 1977, où il jouera dans l’équipe de football SMOC de Perpignan, entre autres.
[Voir Joni D., 2014. p. 180, où un chapitre entier lui est dédié : « Denis »].
Le 28 janvier 1977 : Un meeting et une soirée-débat au Cinématographe, cinéma d’art et d’essai de Perpignan, se succèdent en soutien aux grévistes de l’usine Roca qui ont lancé un appel à la grève générale le 12 janvier dans toute la Catalogne . La soirée fut préparée le 22 du mois lors d’une réunion à la Librairie Espagnole . Agustín Rueda participe aux différentes actions de solidarité avec les grévistes organisées par le milieu libertaire des P-O.
Le 13 février 1977 à Perpignan : Dans le cadre de l’association Solidarité, le Comité de soutien aux insoumis organise une manifestation carnavalesque dans le centre ville, et occupe le Bureau de recrutement de l’armée – ce sera ensuite le tour de la direction du quotidien L’Indépendant du Midi le 18 février. Le comité appelle à une conférence publique pour le 23 février. Mais, au jour dit, le quartier est entièrement bouclé par la police ; le Comité se rabat alors sur une manifestation avec distribution d’un tract dénonçant l’impossibilité de tenir la conférence. Agustín Rueda participa à cette action (la photo de lui que nous avons date de cette manifestation).
Le 19 octobre 1977 : Un article de L’Indépendant du Midi titre : « Trafic d’explosif entre Perpignan et l’Espagne ». Il ne mentionne pas les noms des « trois hommes lourdement chargés, qui venaient de passer en Espagne par le col de Banyuls ». Effectivement, le 16 octobre, lors d’un passage de matériel vers l’Espagne, les camarades libertaires espagnols Agustín Rueda et Simon Fernández sont arrêtés au col de Banyuls par la police espagnole à 6 heures du matin. Eduardo Solé, initiateur de l’opération, les accompagnait, en possession d’un fusil de chasse. De retour à Perpignan, il donne l’alerte auprès des libertaires : ils sont tombés dans une embuscade et lui seul en a échappé. Le trio était visiblement attendu. Non seulement le constat d’une infiltration policière dans le milieu libertaire perpignanais s’imposait, mais encore tout désignait Eduardo Solé – on apprendra plus tard qu’il avait tiré un coup de feu en l’air pour prévenir les gardes civils de leur arrivée. Et pourtant, même après cette affaire, il continuera à sévir, et ce jusqu’en février 1978 . Edo déplorera dans son ouvrage en 2006 (p. 288), que « l’irresponsabilité militante de certains représentants de la CNT aboutit à la lamentable détention d’Agustín Rueda ».
Le 2 février 1978 : Agustín Rueda est transféré à la prison Carabanchel de Madrid où il se lie aux membres de la COPEL, et participe au creusement d’un tunnel d’évasion.
Le 14 mars 1978 à Madrid : Après une tentative d’évasion collective découverte le 13, les gardes chiourmes de Carabanchel assassinent sauvagement Agustín Rueda Sierra . L’« interrogatoire » au cours duquel il va décéder était dirigé par le directeur de la prison en personne. Celui-ci ainsi que dix autres fonctionnaires de la pénitentiaire seront inculpés pour coups et blessures, mais ils resteront en liberté provisoire. Une grève se propage à Sallent les 17 et 18 mars lors de l’enterrement d’Agustín : les participants au cortège funèbre et la famille doivent supporter une lourde présence policière jusque dans le cimetière. De nombreuses manifestations et actions agiteront l’Espagne les jours suivants.
Le 22 mars 1978 à Madrid : Exécution à la mitraillette de Jesús Miguel Haddad Blanco, directeur général des Institutions pénitentiaires espagnoles, acte revendiqué par les Groupes de Résistance Antifasciste du 1er Octobre (organisation armée espagnole d’inspiration maoïste) « comme conséquence de la mort de l’anarchiste catalan Agustín Rueda », et en « guise d’avertissement à tous ceux qui torturent et maltraitent les prisonniers politiques ».
Le 9 décembre 1988 : Début du procès pour l’assassinat d’Agustín Rueda où les actes de tortures ayant provoqué sa mort sont rendus publics avec précision. Pour autant leurs auteurs, les directeur, sous-directeur, neuf fonctionnaires et deux médecins de Carabanchel sont très peu sévèrement condamnés (de quatre à huit ans de prison).
Document intégral ici : http://gimenologues.org/spip.php?article959
Avec la bibliographie : http://gimenologues.org/spip.php?article960
Les giménologues 4 février 2022