Numéro double 9 &10 de la revue Exils et Migrations ibériques aux XX et XXIème siècles, Editions Riveneuve Continents, Paris 2018-2019.
Cet ouvrage sera présenté par Odette Martinez-Maler
Au salon du livre de La Retirada à Argelès le jeudi 21 février 2019 : http://ffreee-retirada.blogspot.com/2018/09/
Odette Martinez-Maler viendra avec Patrick Fornos
Au Centre Ascaso Durruti de Montpellier le vendredi 22 février 2019 dès 19 h 30
http://ascasodurruti.chez.com/
Cet ouvrage rassemble les témoignages d’hommes et de femmes dont les parents ont défendu, dans les années trente en Espagne, des idéaux d’émancipation puis -vaincus - ont connu l’exil, les camps, la Résistance au nazisme et ont combattu le franquisme jusqu’à la fin de la dictature. Les auteurs de ces récits actuels disent comment l’expérience historique particulière de leurs parents - républicains, socialistes, communistes ou anarchistes - leur a été transmise et comment ils l’ont interprétée. Ils racontent leur expérience de cette transmission : les fidélités, les esquives ou les ruptures qui ont jalonné leurs parcours singuliers. Ils évoquent, chacun à leur façon, la quête de traces effacées, le poids des héritages, le choix des filiations.
Dans une seconde partie, des écrivains et des réalisateurs de documentaires filmiques et radiophoniques - qu’ils soient ou non issus de familles de réfugiés espagnols - expliquent comment les archives privées, les silences et les paroles de ces derniers deviennent pour eux des matériaux d’une création esthétique qui fait vivre encore ces traces héritées sous des formes nouvelles. Les présentations de fonds d’archives exceptionnels et peu connus, les analyses croisées d’une historienne et d’une hispaniste éclairent les enjeux et les formes de cette transmission polyphonique. L’ouvrage comporte une riche iconographie : outre des fac-simile d’archives et des photographies personnelles des auteurs, de belles reproductions d’oeuvres graphiques d’Helios Gómez, de Mariano Otero et de José Luis Rey Vila, dit Sim.
80 ans après la grande vague de près d’un demi-million de réfugiés venus, début 1939, chercher asile en France lors de la fin de la guerre d’Espagne, à l’heure où nos sociétés s’interrogent sur les motivations qui poussent des dizaines de milliers de gens, persécutés dans leurs pays, à venir chercher refuge dans un autre, le rappel des conditions inhumaines réservées aux premiers combattants des fascismes coalisés n’est pas inutile. À l’heure aussi du relativisme politique ambiant, les idéaux qui ont animé - et animent encore nombre de leurs descendants - ; doivent être évoqués car ils sont constitutifs d’un exil qui n’a pas eu de fin.
Odette Martinez - Maler
Ouvrage coordonné par Odette Martinez- Maler et Geneviève Dreyfus-Armand
Les auteures :
Odette Martinez-Maler : Enseignante au département d’études hispaniques de l’Université Paul Valéry de Montpellier jusqu’en décembre 2017 et rattachée au LLACS. Actuellement présidente du Centre d’études et de recherches sur les migrations ibériques (CERMI) et directrice de publication de la revue Exils et migrations ibériques au XX et XXI ème siècles. Auteure d’une thèse de doctorat et de nombreux articles sur les témoignages et les transmissions de mémoires de la résistance armée au franquisme. Elle est co- auteure de Espagne, passion française. Guerres, exils, solidarités (avec Geneviève Dreyfus -Armand, Paris, les Arènes, 2015). Elle a traduit le témoignage d’un guérillero antifranquiste de l’après- guerre civile : Guérillero contre Franco, Paris Syllepse, 2000. Elle a co-dirigé entre autres ouvrages collectifs : Dans les blancs de l’Histoire : récits troués de l’Espagne contemporaine. Presses Universitaires de Montpellier, 2018 ; Escrituras de la resistencia armada al franquismo, Nanterre. Presses Universitaires de Paris-Nanterre, 2017 ; Écritures filmiques du passé : archives, témoignages, montages. Nanterre, Revue Matériaux pour l’Histoire de notre temps, numéro 89-90, janvier-juin 2008 ; Maquis y guerrillas antifranquistas, Nanterre, Regards /7, revue du CRIIA, novembre 2004 ; Elle a co-réalisé des films documentaires liés à la résistance antifasciste : L’Album de Juliette (2002), Desmemoria (2004), L’île de Chelo ( 2008 ).
Geneviève Dreyfus-Armand, a été directrice de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC). Elle a notamment publié Les Camps sur la plage : un exil espagnol (avec Émile Temime, Paris, Autrement, 1995), L’Exil des républicains espagnols en France. De la Guerre civile à la mort de Franco (Paris, Albin Michel, 1999, et Barcelone, Crítica, 2000) et Espagne, passion française. Guerres, exils, solidarités (avec Odette Martinez-Maler, Paris, les Arènes, 2015). Outre sa participation à de nombreux ouvrages collectifs, elle a coordonné, entre autres, en collaboration : Les Années 68. Le temps de la contestation (Bruxelles, Éditions Complexe, IHTP-CNRS, 2000), Renault sur Seine. Hommes et lieux de mémoires de l’industrie automobile (Paris, La Découverte, 2007), La Cimade et l’accueil des réfugiés. Identités, répertoires d’actions et politiques de l’asile, 1939-1974 (Nanterre, Presses universitaires de Paris-Ouest, 2013), Cultures d’exil (Paris, Riveneuve éditions, 2013). Actuellement, elle est chercheuse associée au laboratoire FRAMESPA[1] et a récemment coordonné, avec Jean-Pierre Amalric (Montauban, Association Présence de Manuel Azaña/ Méridiennes)les ouvrages suivants : Autour de Manuel Azaña : nation et mémoire en débat (2011), Le Mexique et la République espagnole (2012), La République espagnole et l’Afrique du Nord (2013), La Guerre d’Espagne et la France (2014) et, avec Jean-Pierre Amalric et Bruno Vargas, Huit ans de République en Espagne entre réforme, guerre et révolution (2017).
[1] France méridionale et Espagne : histoire des sociétés du Moyen-Âge à l’époque contemporaine (UMR 5136, Université de Toulouse-II Le Mirail, CNRS).
P-S : On peut parcourir les collections de Exils et Migrations ibériques aux XX et XXIème siècles ici : https://www.persee.fr/collection/emixx
AU SOMMAIRE DE CE NUMERO :
Avant-propos
Geneviève Dreyfus-Armand et Odette Martinez-Maler
Récits personnels et écritures de la Révolution et de la guerre d’Espagne
Comment voyagent les souvenirs des enfants d’exilés…
Serge Barba
Le pays d’où je viens
Ariel Camacho
La « mémoire » de ma mère
Luis et Margarita Català
Au-delà des paroles
Emmanuel Dorronsoro
Parcours de mémoire…
Claire Hanen
Conte d’Espagne
Fernando Malverde
Esto se acabó para siempre. Échos intimes d’une guerre lointaine
Marta Marin Dòmine
Poids lourds, poids légers
José Martínez Cobo
Enfant de la guerre ou enfant de l’espoir ?
Odette Martinez-Maler
Sinueuses mémoires d’une guérilla
Sonia Marzo
Mémoire familiale
Alain Miranda
Un duro al año
Daniel Pinós Barrieras
Impasse de la Quarantaine
Véronique Salou Olivares
Les chiens ne font pas des chats !
Llibert Tarragó
« Si on naît sur un chemin… »
Jacques Tosquellas
La guerre d’Espagne vue par une personne dite de la deuxième génération
Jean Vaz
Nous sommes les fils de cette colère, de cette révolte, de cette dignité imperturbable
Raymond Villalba
Toujours debout, jamais à genoux
Isabel Yañez
Vol au-dessus d’un château en Espagne
Écritures artistiques
Jacquie Chavance
Je suis fille de républicains espagnols
Linda Ferrer Roca
De l’archive à l’intime, arrêt sur images
Patrick Fornos
Écriture de la Guerre et de la Révolution espagnoles
Frédéric Goldbronn
La porte étroite du passé
Éva Léger
Du recueil de récit au documentaire sur la migration, des mémoires en mouvement
Paloma León
Ce que l’écriture doit à la mémoire
Matériaux pour l’histoire : deux fonds d’archives
Aimé Marcellan
Mémoires d’archives : le fonds Renée Lamberet
Jean Ortiz
Les dégâts du « maccarthysme ». La fin brutale de la Maison d’enfants de Saint-Goin. Autour d’archives inédites.
Éclairage historique
Geneviève Dreyfus-Armand
L’exil républicain espagnol : de l’histoire aux mémoires, d’une génération à l’autre
Postface
Rose Duroux
Retours et retournements de la mémoire
À propos des auteurs
Bibliographie
Chronologie
Crédits photographiques
Remerciements
Crédits iconographiques :
Mariano Otero, La Retirada, pastel sur papier, 58 cm x 29 cm, 2013.
Helios Gómez, Viva Octubre . Dessins de la révolution espagnole, février1936.
Helios Gómez, Días de ira,1931.
Les giménologues, 18 février 2019