Le jour de la mort de Durruti
www.agenteprovocador.es/publicaciones/maldita-la-hora
On trouvera dans ce film de propagande russe tourné sur le front de Madrid le 19 novembre 1936 des images de Durruti (et de Manzana) une heure avant la mort du premier.
Le site qui y renvoie l’accompagne du témoignage de Julio Graves*, le chauffeur de la voiture où se trouvaient les deux hommes, qui déclara que c’était une balle ennemie qui avait frappé Buenaventura. On sait que ce fut la première thèse officielle de la CNT présentée dans Solidaridad Obrera le 21 novembre en première page :
http://www.cedall.org/Documentacio/Premsa%20Llibertaria/Soli/19360000/19361121.pdf
Lors de l’enterrement de Durruti, une banderole la mettait fortement en doute :
Voir : http://gimenologues.org/spip.php?article644
Les Giménologues, 6 décembre 2017.
note * : publié par Ariel, in Como murió Durruti ? éditions du Comité de Relation de la Régionale du Centre de la CNT en exil, à Toulouse en 1945. Ariel était le correspondant de Solidaridad Obrera à Madrid. Il aurait recueilli ce témoignage le 19 novembre même, mais il ne fut publié qu’après guerre dans ce livre.
Le témoignage de Julio Graves, cité dans l’article qui accompagne le film de propagande, n’est cependant pas celui qu’Ariel publiera ensuite dans sa brochure parue en 1945. Pour être complet, ces propos attribués au chauffeur Graves sont en fait tirés d’un passage du roman de Pedro de Paz paru en 2003, El hombre que mató a Durruti. Graves est censé être interrogé par un commandant de l’armée républicaine, chargé d’enquêter sur les circonstances de la mort de Durruti. Or seul Ariel a questionné le chauffeur.
Pedro de Paz a donc brodé autour du récit de Graves si on le compare à celui d’Ariel. Parmi les détails rajoutés dans le roman, figurent les scènes suivantes : Durruti et Manzana seraient descendus ensemble du véhicule pour se rendre près des jeunes miliciens – alors que seul Durruti est cité comme le faisant suivant Ariel. Selon Pedro de Paz, Durruti et Manzana retournent ensuite au véhicule, Graves entend même Durruti ouvrir la porte arrière ; puis une détonation retentit. Durruti tombe au sol, la poitrine couverte de sang. Graves sort du véhicule pour aider Manzana blessé dont le bras est en écharpe. Ils installent Durruti sur la banquette arrière et la Packard repart à toute allure vers l’Hôtel Ritz...
Sur les circonstances de la mort de Buenaventura Durruti voir le dernier travail paru sur ce site : http://gimenologues.org/spip.php?article861