L’Espagne Nouvelle récidive
et pilonne la « loi barbare contre les émigrés »
L’Espagne Nouvelle récidive et pilonne la « loi barbare contre les émigrés »
Ce double numéro 58-59 d’octobre 1938 est entièrement consacré au décret-loi de la république française du 2 mai 1938 « sur la police des étrangers »
La situation des réfugiés antifascistes italiens est évoquée dans l’article de l’Union anarchiste italienne intitulé « Peuple, écoute ! » qui évoque les « rafles monstres opérées par la police dans les grandes villes ». Le rédacteur insiste sur le fait que « dans le département des Bouches-du-Rhône, la plupart des camarades italiens et espagnols ont été expulsés ou refoulés, ou emprisonnés depuis le décret-loi du 2 mai dernier » :
Le texte « Forfaiture » décrit une situation comparable, sinon pire pour les réfugiés allemands, en Hollande, où un décret du même tonneau daté du 9 mai 1938 énonce que « Tout réfugié doit être considéré à l’avenir comme étranger indésirable. Doit être considéré comme réfugié, tout étranger ayant quitté, sous la pression des circonstances, le pays dans lequel il séjournait ou dans lequel il avait fixé son domicile »…Le cas tragique de Friedrich Meister, livré par la police hollandaise à la Gestapo donne la mesure de l’intensité de la traque contre des antifascistes qui va se déchaîner en Europe les mois suivants.
Ce « quatre pages » grand format revient bien sûr sur la situation espagnole où des « organisations dites prolétariennes » ont transformé « la guerre civile en guerre impérialiste en trahissant et en torpillant la révolution ».
L’Espagne nouvelle salue les « miliciens de la paix et de la liberté » qui rentrent en France [les Brigadistes internationaux quittent le front espagnol en octobre 1938] et ajoute :
« Mais le retour des combattants devra s’accompagner, ET NOUS Y VEILLERONS, de l’ouverture des geôles tchékistes où trop de camarades expient le crime d’être demeurés des révolutionnaires ». Plus loin, « Nous, leurs anciens camarades du front, nous nous regroupons pour veiller sur eux et pour appeler le Prolétariat de ce pays à maintenir ses yeux tournés vers eux, et à les aider en se défendant lui-même. »
Pour finir, « Une page de la vie de proscrit extraite de l’œuvre de Camille Berneri : Exil sans repos », fragment traduit du recueil biographique : « Pensieri e Battaglie », édité par le Comité Berneri de Paris.
Avec finesse et humour, « l’anarchiste le plus expulsé d’Europe » raconte ses tribulations douanières en France, Belgique, Hollande et Allemagne au cours de l’année 1928.
les Giménologues, 22 janvier 2010
Merci au CIRA de Marseille qui nous a fourni ce numéro de « L’Espagne Nouvelle »