Nous reprenons la rédaction des biographies de chacun des 117 ex-combattants italiens (anarchistes ou pas) dont le nom se trouve sur la liste « Libertá o Morte » du camp d’Argelès sur Mer, dressée par la police politique italienne le 8 août 1939.
Cela s’inscrit dans le cadre de notre collaboration à la base de données sur le camp de concentration d’Argelès-sur-Mer réalisée par Grégory TUBAN, de Perpignan : http://www.memorial-argeles.eu/fr/
https://www.memorial-argeles.eu/fr/1939/1939-2eme-periode-du-camp-avril-juin-1939/le-camp-des-brigadistes.html
Toutes les notices sont le fruit d’un travail de recherche en collaboration avec Tobia Imperato de Turin et Rolf Dupuy de Paris.
La traduction et la rédaction sont réalisées par Jackie, giménologue.
DARDANELLO MATTEO GIUSEPPE
Matteo Giuseppe DARDANELLO, fils de Matteo et d’Anna Mondino est né le 29 mai 1903 à Rocca del Baldi (Cuneo). Il est anarchiste. Il aide son père dans l’exploitation agricole familiale. En 1928, il est accusé de tentative d’expatriation clandestine : soumis à un procès devant le tribunal correctionnel, l’accusation n’est pas prouvée et il est acquitté. Il entre légalement en France en 1929, avec un passeport délivré par la Direction générale de la police royale de Cuneo (destination inconnue). Après une série de retours en Italie, puis de retours à travers les Alpes, qui se terminent par le recensement de 1936 (auquel il semble avoir participé), il rentre définitivement en France de manière clandestine. Il travaille comme ouvrier.
A l’été 1936 il part volontairement pour l’Espagne, s’enrôle dans la section italienne de la Colonne Ascaso et combat au Monte Pelato sur le front d’Aragon. Dardanelli est tenté de quitter l’Espagne, comme beaucoup d’autres anarchistes, après les événements tragiques de Barcelone en mai 1937. Finalement, malgré ses doutes et la militarisation abhorrée et imminente des milices, il décide de rester et de continuer à combattre dans la 27ème Division Ascaso, toujours ancrée sur le front aragonais jusqu’à l’effondrement des défenses républicaines. Inscrit entre-temps au Bulletin des subversifs recherchés (dossier n° 01-419, daté du 24 octobre 1938 de la police italienne), il rentre en France dans des circonstances inconnues (probablement pendant la Retirada) au début du mois de février 1939. Interné au camp d’Argelès-sur-Mer, il est membre du groupe anarchiste "Libertà o Morte", actif dans le camp. Il est ensuite transféré à celui de Gurs.
Ayant quitté le camp dans des circonstances inconnues (probablement parce qu’il était envoyé dans une Compagnie de Travailleurs Etrangers), il se trouve dans le nord du pays lorsque l’armée française s’effondre en juin 1940. Le 12 juin, il serait à Bruxelles, où il cherche refuge dans le chaos provoqué par la défaite. Revenu en banlieue parisienne, alors que les nazis consolident leur contrôle du territoire, il s’installe avec sa compagne à Palinges (Saône-et-Loire).
Lorsque sa femme décède en 1969, il quitte Palinges (1969-70) et s’installe à Nice pour quelques années chez un frère. En 1971, déjà en mauvaise santé, il retourne en Italie à Rocca de Baldi. Matteo Dardanello décède le 10 mai 1973 dans une maison de retraite à Boves (Cuneo).
Sources
Biografia di Gianpaolo Giordana in http://www.antifascistispagna.it/?page_id=758&ricerca=1681
Photos :
http://www.antifascistispagna.it/?page_id=1843&ricerca=5569
http://www.antifascistispagna.it/?page_id=1843&ricerca=5570
676) DARDANELLI (sic) Matteo.
N’a jamais fait partie des Brigades Internationales. En Espagne il a fait partie de la colonne italienne dans la division Ascaso et ensuite il est retourné à la vie civile à Barcelone. En décembre 1938 dans le camp de Cardedeux, Dardanelli se fait remarquer par son attitude provocatrice contre le Gouvernenement Républicain. Au mois de Juillet 1939 Dardanelli fait partie de la neuvième compagnie du camp de concentration de Gurs en France. C’est-à-dire dans la compagnie où se trouvaient les pires éléments qui ont sont allés en Espagne.
Pavanin 16-3-1940
Source :
http://sovdoc.rusarchives.ru/Final_s/KOMINT00878/DIR0014/IMG0046.JPG
Les giménologues, 17 novembre 2022