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Les Gimenologues
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Le film AMIS DESSOUS LA CENDRE

Après la grande tristesse provoquée par la brutale disparition de notre ami Bernard Pensiot dans l’Ain, en mai 2018*, nous nous attachons à remettre en lumière ce qui s’est tenté dans les années 1975-1978, avec des personnes comme lui, dans le sud de la France.
Parmi les initiatives que nous relayons, il y a le livre de David Rappe : " Espoirs déçus. Engagements anti-franquistes et libertaires durant la « transition démocratique » espagnole" paru à l’ACL de Lyon
Puis le documentaire "Amis dessous la cendre" réalisé par le collectif "Les amis d’abord" autour d’un autre protagoniste libertaire français : Victor Simal, qui a partagé la cellule de Bernard et de bien d’autres membres des groupes autonomes libertaires à la Modelo de Barcelone, de février à octobre 1978.

* : http://gimenologues.org/spip.php?article797

AMIS DESSOUS LA CENDRE est le titre** du Film documentaire de 58 mn, dont la version française sera terminée en novembre 2021.
Langues : français, catalan, espagnol.

Réalisation : Collectif Les Amis d’abord
Musique  : Serge Utgé-Royo (le titre du film provient d’une de ses chansons les plus connues sur "la peste brune") et Freddy Tarradelles.
Contact  : lamodelounepensiotpassimal@gmail.com
Téléphone : 06 88 91 85 79

** Titre précédent : "LA VISITE 40 ans après, Victor retourne à la Modelo", mis en route en janvier 2020 par une première équipe que nous saluons.

Synopsis rédigé par le Collectif :

« La prison Modelo de Barcelone a ouvert momentanément ses portes au public après sa fermeture définitive en juin 2017 et 113 ans d’existence*, et avant les travaux de réaménagement. Victor Simal, l’ancien détenu, la revisite in extremis en 2020.
Ce film remet en situation, plus de quarante ans après, un libertaire français incarcéré en 1978 pendant près de neuf mois à La Modelo. Il relate les circonstances politiques de la fin des années 1970, son propre engagement, et la situation sociale et insurrectionnelle à l’œuvre au sein de la Modelo.

Il s’agit d’une histoire singulière car, bien sûr, c’est son histoire personnelle mais aussi parce que Victor est un personnage à lui tout seul. Son caractère prodigue et chaleureux ouvre la parole aux autres et scelle un attachement presque immédiat. Cette convivialité imprègne le récit de sa période d’emprisonnement. Sa narration est fréquemment farcie d’anecdotes, pour certaines truculentes, pour d’autres tragiques, mais cette chronique du monde carcéral nous assène aussi la situation funeste et violente de l’enfermement. Sa jovialité n’obère pas la partie sombre de ses souvenirs, elle la raconte... singulièrement.

C’est un témoignage historique car la fin des années 1970 en Espagne est truffée d’événements, pas toujours bien connus en France, qui vont marquer le devenir de la péninsule. La mort de Franco n’a pas représenté la fin de la dictature. Pendant presque une décennie toutes les marques du passé sont encore présentes. La répression et sa violence produisent les mêmes effets : la rébellion et la désobéissance (civile ou pas) restent les seuls moyens de lutte. La mémoire de cette période est plus que précieuse, car sans elle, on ne peut comprendre les ornières brunes du futur qui pourrait nous advenir.

Contexte  : Après la mort de Franco, le régime espagnol maintient un appareil policier et militaire guère différent de celui du régime franquiste. Au cours de la "transition démocratique" , le gouvernement espagnol ouvre des discussions avec les partis politiques et les syndicats. Elle aboutissent aux pactes de La Moncloa signés en 1977. Seule la Confédération Nationale du Travail (CNT, syndicat anarcho-syndicaliste) refuse de les parapher, ce qui entraînera une violente répression à son encontre, et une énième criminalisation du mouvement libertaire en son entier.

En février 1978, douze membres des Groupes autonomes libertaires et/ou sympathisants espagnols et français sont arrêtés lors d’une rafle sur le territoire espagnol. Victor est piégé dans les Pyrénées, à la frontière espagnole, ainsi que trois autres compagnons le 3 février 1978. Bernard Pensiot est appréhendé à Barcelone le 4 février 1978 avec deux autres personnes. Dans les deux cas, le rôle déterminant de confidentes travaillant pour la Guardia Civil est patent. Avant d’être incarcérés à La Modelo, nos deux amis perpignanais (et bien d’autres) seront durement torturés pendant 72 heures lors des "interrogatoires" dans la caserne san Pablo de la Guardia Civil.

Les intervenants sont au centre du récit de Victor. Ils sont à la pointe de son histoire et nous éclairent sur son passé singulier et la situation socio-politique des années 1970. La plus grande partie sont des témoins plus ou moins directs de cette période sombre de Victor. Les archives (articles de presse, affiches, photos, videos…), que nous voulons nombreuses, compléteront et illustreront les interviews de chacun d’entre eux".

Intervenants :
Victor, le protagoniste/témoin
Ingrid Ruiz
David Rappe : un historien de la période post-franquiste espagnole
Henri Mélich
Plusieurs co-détenus de Victor et Bernard : Pep, Nanda, Boni, Oscar
Daniel Pont : Un des fondateurs de la COPEL (Coordination des prisonniers en lutte)
Claudine
Myrtille Gonzalbo : représentant le CAR (Comité Anti-Répression) de Perpignan. »

À cette démarche est intimement associée la parution en mai 2020 du livre de David Rappe, articulé autour d’entretiens qu’il a eus avec Bernard et Victor, des années auparavant :
Espoirs déçus. Engagements anti-franquistes et libertaires durant la « transition démocratique » espagnole, ACL de Lyon :
http://gimenologues.org/spip.php?article889
Une réédition revue et enrichie sortira en novembre 2021.

Nous accompagnons pleinement ces deux initiatives. Nous avons depuis un an relayé la mise en route du documentaire en rédigeant quelques articles sur ce même site :
http://gimenologues.org/spip.php?article869
http://gimenologues.org/spip.php?article888
http://gimenologues.org/spip.php?article890

Et nous continuerons en diffusant les dates et lieux de projections, les archives qui nous parviennent etc.

Pour notre part, nous contribuerons avec la mise à disposition de documents, de photos et la rédaction (bientôt sur ce site) d’une consistante

« Chronologie des événements survenus de part et d’autre de la frontière et quelques articulations qui nous paraissent significatives. Matériaux pour accompagner le documentaire "Amis, dessous la cendre …" »

Les giménologues, 21 octobre 2021

* Elle fut érigée entre 1881 et 1904, en plein cœur du quartier de l’Eixample. Il y en eut d’autres en Espagne. Le terme de « Modelo » renvoie au projet « avant-gardiste » de prison panoptique inventée par le philosophe utilitariste anglais Jérémy Bentham en 1780 – considérée par Michel Foucault comme « une métaphore de la société de contrôle ».