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CHERVATIN PETECH FERDINANDO

On peut lire par ailleurs ici
https://www.cairn.info/revue-materiaux-pour-l-histoire-de-notre-temps-2017-1-page-50.htm
un article sur "LES VOLONTAIRES YOUGOSLAVES EN ESPAGNE RÉPUBLICAINE"

Nous reprenons la rédaction des biographies de chacun des 117 ex combattants italiens (anarchistes ou pas) dont le nom se trouve sur la liste « Libertá o Morte » du camp d’Argelès sur Mer, dressée par la police politique italienne le 8 août 1939.
Cela s’inscrit dans le cadre de notre collaboration à la base de données sur le camp de concentration d’Argelès-sur-Mer, réalisée par Grégory TUBAN, de Perpignan : http://www.memorial-argeles.eu/fr
https://www.memorial-argeles.eu/fr/1939/1939-2eme-periode-du-camp-avril-juin-1939/le-camp-des-brigadistes.html
Toutes les notices sont le fruit d’un travail de recherche en collaboration avec Tobia Imperato de Turin et Rolf Dupuy de Paris.

La traduction et la rédaction sont réalisées par Jackie, giménologue.

CHERVATIN PETECH FERDINANDO

CHERVATIN PETECH Ferdinando, alias Gilia Giovanni, fils de Ana Chervatin et de père inconnu, naît à Kotor [Cattaro] au Montenegro le 14 septembre 1914 – ou le 9 janvier 1916. Menuisier et anarchiste.
Les membres de sa famille originaire de Pula (Croatie) sont contraints de déménager à Kotor pour des raisons professionnelles. Après la Première Guerre mondiale Chervatin retourne à Pula avec sa famille ; il y a résidé depuis 1920, déclare-t-il en 1938. La répression fasciste force certains membres de sa famille à s’expatrier ; lui-même, encore jeune, part avec sa tante Justine, probablement en France.
Dans une fiche individuelle datant du 20 décembre 1938 – probablement rédigée à Barcelone à la suite du retrait des volontaires étrangers pour savoir où les rapatrier – il déclare avoir été condamné à Pula pour homicide politique, et emprisonné [on suppose] de 1927 à 1932 [ce qui semble extravagant vu qu’il avait onze ans en 1927]. L’utilisation de l’alias Gilia Giovanni pourrait dater de cette période. Il aurait ensuite séjourné en Autriche, en Yougoslavie et en Suisse, et à chaque fois aurait été expulsé de ces pays pour des délits politiques.
En 1934 il réside en Espagne, à Barcelone depuis le 4 octobre. Il travaille comme ébéniste au 21, calle Enrique Granados à Barcelone jusqu’au 21 janvier 1937. Il s’engage le 22 janvier 1937 à la caserne Espartaco de Barcelone et rejoint le Bataillon italien de la Colonne Ascaso, puis la 56ème Brigade, 6ème Bataillon, 4ème Compagnie de l’armée républicaine, sous les ordres du Capitaine Aparicio. Il combat sur les fronts de Huesca, Villanova de la Barca, et Segre. Le 15 novembre 1937, il est soigné à Monzón pour paludisme, et sera blessé en deux occasions au bras à la main gauches le 12 novembre 1937 puis le 11 novembre 1938 à Huesca et à Segre.
Il est adhérent à la C.N.T et à la F.A.I depuis le 16 juin 1937 (ou 1936 selon les sources).
Il revient en France en février 1939. Il est interné au camp d’Argelès et intègre le groupe Libertà o Morte. On le transfère ensuite au camp de Gurs où, en juillet 1939, il fait partie de la 9ème compagnie. Il projette alors de partir au Mexique.

Note : Nasi spanjolski dobrovoljci. I nostri volontari di Spagna. Nasi spanski prostovoljci - Rijeka : Centar za historiju radnickog pokreta i nor Istre, Hrvatskog primorja i Gorskog kotara  ; Rovigno : Centro di ricerche storiche, 1988. - XLIII, 402 p., p. di tav. : fot. ; 24 c. - (Acta historica nova / Marino Budicin [...et al] ; 3). - Testo in serbo-croato, sloveno e italiano., p. 62-63. https://crsrv.org/wp/wp-content/uploads/2020/03/Acta_03.pdf

Sources :

http://www.antifascistispagna.it/?page_id=758&ricerca=1220
La Spagna nel nostro cuore : 1936-1939 : tre anni di storia da non dimenticare / edito a cura dell’AICVAS, Associazione italiana combattenti volontari antifascisti di Spagna. - Roma : AICVAS, 1996. - 607 p. : ill. ; 24 cm., p. 135
http://sovdoc.rusarchives.ru/Final_s/KOMINT00885/DIR0016/IMG0090.JPG
http://sovdoc.rusarchives.ru/Final_s/KOMINT00885/DIR0016/IMG0089.JPG

Du Bulletin de recherche de l’OVRA il ressort :

« CHERVATIN Ferdinando, né le 14/9/1914 à Cattaro (Pola) de père inconnu et de Chervatin Anna.
Menuisier- anarchiste. Inscrit au B. R pour arrestation. Inscrit au R F
Résident en Espagne en 1934. A combattu dans la 56ème Brigade espagnole.
Le fameux CHERVATIN Petech Ferdinando, alias Gilia Giovanni, se trouve actuellement engagé dans le bataillon de la Colonne Ascaso qui combat sur le front de Huesca. On joint, pour une information appropriée conforme, l’unique copie photographique (signature ci-joint) d’une lettre de lui écrite à sa famille résidente à Pula, où l’expéditeur conclut « qu’après avoir combattu le fascisme en Espagne on ira à Rome pour tuer le Pape et Mussolini »
(Division Police Politique. Note pour la Division des Affaires Générales et confidentiels, 16/02/37).
Sorti en 1939. Interné au camp de Gurs (liste de Rome) »
En 1943, pas de nouvelles de l’endroit où réside Chervatin. http://www.antifascistispagna.it/?page_id=1843&ricerca=2291

Et dans les archives russes, on voit que le commissaire politique habituel s’est penché sur son cas :

517-) CHERVATIN Ferdinando
« N’a jamais fait partie des Brigades Internationales. Il se trouvait en Espagne en tant qu’émigré en 1934. Il incorpore la 56ème brigade en janvier 1937. Selon ses déclarations, il est resté dans cette unité jusqu’au retrait d’Espagne des volontaires internationaux. Il faisait partie de la C.N.T et de la F.A.I depuis le mois de juin 1936. Au mois de juillet 1939 il était dans la neuvième compagnie du camp de concentration de Gurs (France). C’est-à-dire la compagnie où se trouvaient des éléments mécontents, indisciplinés, ect., qui en Espagne ont eu un comportement hostile envers le Gouvernement Républicain. C’est pourquoi, bien que nous ignorions le comportement de Chervatin en Espagne, nous supposons qu’il a lui aussi été l’un de ces mauvais éléments.
Pavanin 3-3-1940 »
http://sovdoc.rusarchives.ru/Final_s/KOMINT00879/DIR0004/IMG0098.JPG

Les Giménologues premier octobre 2021.


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