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Les Gimenologues
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ÉTAT DES RECHERCHES SUR LES COMPAGNIES ET GROUPEMENTS DE TRAVAILLEURS ÉTRANGERS
(C.T.E/G.T.E - 1939-1945)

Additif du 20 janvier 2020
La liste des Espagnols ayant été incorporés dans une C.T.E vient d’être actualisée par Alban Sanz
Lien permanent vers le site où Alban Sanz a désormais recensé près de 9500 noms et 187 compagnies :

http://cartasdelexilio.free.fr/cte_fr.htmlhttp://cartasdelexilio.free.fr/cte_...

ÉTAT DES RECHERCHES SUR LES COMPAGNIES ET GROUPEMENTS DE TRAVAILLEURS ÉTRANGERS (C.T.E/G.T.E - 1939-1945)
par Alban Sanz

( 20 juillet 2018)

– 4641 entrées

– 4439 noms et prénoms

provenant de sources diverses : mail d’internautes, archives militaires, listes de cimetières militaires, liste de prisonniers militaires, listes de déportés, informations individuelles ou de groupe trouvées sur internet ou dans des livres.

La liste est constamment mise à jour, je continue par exemple de travailler sur la liste des prisonniers de la BNF Gallica (j’en suis à la lettre R) c’est donc un travail de fourmi mais qui petit à petit rempli la liste et donne à quelques personnes des indices sur le parcours, jusqu’alors inconnu, d’un membre de leur famille.

A savoir : Il manque des n° de CTE, des noms de villes, des détails sur la déportation éventuelle.

LES C.T.E/G.T.E

Quand j’ai crée ce site pour raconter l’histoire de mon grand père paternel, j’ai souvent reçu alors, et continue de recevoir régulièrement, des demandes de renseignements de la part de personnes désireuses de retrouver elles aussi la trace d’un père, d’un oncle d’un grand père voire d’un arrière grand père ayant été dans une des ces Compagnies ou Groupements de Travailleurs Étrangers durant les tragiques années de 1939 à la libération en 1945.

Combien y eut il de compagnies ou de groupements ? Combien d’hommes y travaillèrent ? Les données sont floues. On estime qu’il y eut environ entre 20 000 et 40 000 hommes réparties entre 200 à 300 compagnies/goupements. Chacuns d’eux pouvant compter entre 250 et 400 hommes. Leurs trajets sur le territoire, les tâches qu’elles devaient accomplir, tout cela est consigné et assez précisément, du moins jusqu’à la débâcle. Et le flou s’accentue un peu plus quand ces compagnies décimées ou éparses sont regroupées et transformées en Groupement de Travailleurs Étrangers (G.T.E) sous le gouvernement de Vichy, qui prête alors cette main d’œuvre bon marché et corvéable à merci à l’occupant pour construire entre autre le mur de l’Atlantique. A noter que si les espagnols y furent majoritaires, ces C.T.E et G.T.E furent aussi composées, et cela est encore moins connu, de juifs, de palestiniens, d’Arméniens, d’Indochinois, de Polonais et d’autres étrangers qui fuyant la guerre avaient trouvés en France un abri somme toute relatif, et pour certains une nasse, ou ils trouvèrent la mort.

Sur les 250 hommes de la 11ème compagnie, je n’ai pu que recueillir que 80 noms dont ceux de mon grand père et de mon oncle. Je n’ai pas trouvé trace des autres. Pourtant ils sont sûrement répertorié, quelque part, dans le dédale des archives de l’armée, de la police, de la justice parfois, le tout au niveau local, départemental ou national. Sur internet c’est souvent une voix individuelle qui sort du silence, un ancien d’une C.T.E ou un de ces descendant qui donne un numéro de compagnie, le nom de deux ou trois compagnon, un lieu de travail. Mais les témoins directs disparaissent inexorablement et avec eux les souvenirs, les preuves. C’est un travail de fourmi que d’essayer alors de remonter le fil, trouver la trace, le contact.

RECHERCHES À FAIRE

Mais c’est ce que ce site dans le site se propose de faire. En recensant les données brutes existantes et accessibles dans les livres, les archives, les sites web, mais aussi en faisant appel aux personnes qui possèdent des informations, des lettres, des histoires racontées par un proche sur ces CTE et GTE. Ils pourront ici demander des information mais aussi les déposer aussi petites soient elles. Un nom, un numéro de compagnie c’est déjà une information qui en appellera d’autres. Et aussi nous aider à les trouver en fouillant pour nous quand ils cherchent pour eux mêmes, les archives précitées et éparpillées aux quatre coins de la France et en Europe.

Il y aura donc sur les pages suivantes une liste des compagnies ou groupements avec les données essentielles accessibles et téléchargeables. Certaines seront complètes, d’autres pas du tout. A nous de les remplir peu à peu, car le recueil d’archives c’est avant tout une histoire de patience. J’espère que chemin faisant certains d’entre nous pourront grâce à cela retrouver la trace ou combler un blanc dans l’histoire de leur propre famille. Car après tout il s’agit avant tout de cela : retrouver des individus, des histoires personnelles non finies ou non racontées. Donner à l’histoire collective un visage et même plusieurs. Donner aux chiffres froids des statistiques et des énumération sans fins, de la chair. J’ai les noms et des photo de 52 hommes qui appartenaient à la 11ème C.T.E. Je voudrais connaître les 200 qui manquent, c’est le moins que je puisse faire pour ceux qui ont soutenu et souffert avec les miens.

Et puis au delà des histoire personnelles retrouvées, se profile l’Histoire tout court, celle qui nous dit que ce qui s’est passé touche notre présent et influence notre avenir. Celle qui montre les leçons à apprendre et surtout à retenir pour ne pas commettre les mêmes erreurs.

Vous qui cherchez, ces pages sont pour vous. Soyez les bienvenus...

Alban Sanz

Cartas del Exilio

LETTRES D’EXIL

LETTRES D’AMOUR ET D’ESPOIR D’UN PAYSAN ARAGONAIS À SA FAMILLE DANS LA TOURMENTE DE LA GUERRE ET DE L’EXIL - (1939-1940)

INTRODUCTION

En février 1939, comme d’autres milliers de personnes, Marcelino fuit la déroute de la République espagnole et rejoint, les Pyrénées avec son épouse et ses sept enfants. En traversant la frontière, la famille est aussitôt séparée par les militaires français. Marcelino est envoyé au tristement célèbre camp de concentration d’Argelès-sur-Mer dans le Roussillon. Sa famille elle, est déplacée à 300 kilomètres plus à l’ouest, à Mézin dans le Gers. Durant leur longue séparation ils maintinrent une intense correspondance dont furent conservées seulement 72 lettres et quelques photos.

ESPÉRER

Il ressort à leur lecture, la profonde tendresse que Marcelino ressent pour sa famille et le regain d’espoir qui, malgré les circonstances, subsiste, invulnérable, lignes après lignes. Le paysan aragonais, âgé de 44 ans, avait une sensibilité spéciale. En mars 1939 il écrit depuis le camp d’Argelès :
"Je suis très satisfait d’avoir réussi mon but qui était de recevoir votre lettre et vos baisers..."
Et il rassure sa femme à propos de tout ce qu’ils avaient dû laisser derrière eux dans leurs fuite :
"A propos de la mule, de la carriole, et des vêtements que nous avons du abandonner à la Junquera, ne soyez pas peinés. Pour oublier pensez que des temps meilleurs viendront parce qu’il a toujours été prouvé qu’après la tempête vient l’accalmie..."
Marcelino ne le savait pas mais la tempête de la guerre en s’étendant à toute l’Europe et finalement au monde entier, allait l’emporter, et avec lui des millions d’autres personnes.
Ce site retrace l’histoire de cette correspondance et avec elle l’histoire des milliers de républicains espagnols de tous âges et de toutes conditions sociales qui vécurent, deux guerres, puis pendant des années d’innombrables privations durant ce qu’il nommèrent : "el destierro". Plus qu’un exil, un arrachement forcé à leur terre, à leur culture, à leur langue, un déracinement total. Il diffuse aussi sans restriction et gratuitement cette correspondance et un autre livre, le point de vue d’un des jeune fils de Marcelino et son insouciance d’enfant alors que le monde entier tombait dans le chaos.
Au delà de la simple histoire d’une famille et d’un pays durant une période donnée, ce site raconte aussi l’histoire de tous les civils réfugiés, déplacés, rejetés ou apatrides, qui malheureusement encore de nos jours, continuent de fuir les guerres et les désastres et ne trouvent souvent, au lieu de la liberté et la sécurité qu’il étaient venus chercher, qu’un autre désespoir.

Alban Sanz